Santé

Qu’est ce que le « mpox », désormais placé au plus haut niveau d’alerte mondiale par l’OMS

SANTÉ – Surveillance maximale. L’Organisation mondiale de la santé a déclenché ce mercredi 14 août son plus haut niveau d’alerte sanitaire au niveau mondial face à la résurgence des cas de mpox, anciennement appelé variole du singe, en Afrique.

« Aujourd’hui, le comité d’urgence s’est réuni et m’a fait savoir qu’à son avis, la situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale. J’ai accepté cet avis », a déclaré lors d’une conférence de presse le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le HuffPost fait le point sur cette épidémie, apparue d’abord en République démocratique du Congo, qui inquiète l’OMS à cause d’une nouvelle souche du virus qui s’étend en Afrique.

• Comment se transmet ce virus ?

Le mpox est une maladie virale qui se propage de l’animal à l’homme mais qui se transmet aussi par contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.

Le virus connaît deux modes de transmission, rappelle l’ARS. Comme pour le Covid, le contact prolongé à moins de 3 mètres avec quelqu’un porteur du virus peut favoriser la transmission à cause des microgouttelettes et des sécrétions respiratoires.

L’autre principal mode de transmission, est « un contact étroit et direct avec cette personne via les lésions cutanées (plaies, croûtes), les fluides corporels (sang, salive, sperme) ou les muqueuses (bouche, anus, orifices naturels produisant du mucus) », et les objets contaminés.

• Quels sont les symptômes ?

Ce qui rend particulièrement difficile son dépistage, ce sont ses premiers symptômes, qui ressemblent forts à ceux d’une grippe ou d’un Covid : fièvre, maux de tête, frissons, douleurs musculaires. Autre signe particulièrement alertant, le gonflement « des ganglions situés autour des oreilles, dans le cou et la nuque ».

La maladie se manifeste ensuite par l’apparition de boutons sur le corps, généralement dans les un à trois jours qui suivent les premiers symptômes.

• Une première épidémie en 2022

En 2022, une épidémie mondiale, portée par une variante du virus, le sous-type clade 2, s’est propagée dans une centaine de pays, avec l’Europe comme épicentre, touchant particulièrement des hommes homosexuels et bisexuels.

L’OMS avait alors décrété l’alerte maximale en juillet 2022 face à cette flambée de cas dans le monde, puis l’avait levée moins d’un an après, en mai 2023. L’épidémie avait fait quelque 140 morts sur environ 90 000 cas.

• Est-il « mortel » ?

Lors de l’épidémie mondiale de variole de 2022, moins de 1 % des personnes sont décédées.

• Une nouvelle souche beaucoup plus virulente

Mais l’épidémie actuelle, partie de la RDC et pour l’heure circonscrite en Afrique, a ses spécificités, en premier lieu un virus plus contagieux et dangereux. Comme pour le Covid, il existe plusieurs variants du mpox. L’épidémie 2024 est provoquée par le clade 1 (groupe) et par une variante encore plus dangereuse, le clade 1b. Son taux de mortalité est estimé à 3,6 %.

Concrètement, le clade 1b fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps, quand les précédentes souches étaient caractérisées par des éruptions et des lésions localisées, sur la bouche, le visage ou les parties génitales.

« Au cours du mois dernier, environ 90 cas de clade 1b ont été signalés dans quatre pays voisins de la RDC qui n’avaient jamais signalé de mpox auparavant : Burundi, Kenya, Rwanda et Ouganda », a rappelé le Dr Tedros devant le comité d’urgence.

Un total de 38 465 cas de cette maladie, anciennement connue sous le nom de variole du singe, a été recensé dans 16 pays africains depuis janvier 2022, pour 1 456 décès, avec notamment une augmentation de 160 % des cas en 2024 comparé à l’année précédente, selon des données publiées la semaine dernière par l’agence de santé Africa CDC.

• À quoi va servir l’alerte déclenchée par l’OMS ?

Décréter l’alerte maximale au niveau mondial « peut permettre à l’OMS d’accéder à des fonds pour les interventions d’urgence. Pour le reste, les mêmes priorités demeurent : investir dans la capacité de diagnostic, la réponse de santé publique, l’aide au traitement et la vaccination. Cela ne sera pas facile », selon Marion Koopmans, professeur à l’université néerlandaise Erasmus de Rotterdam.

« L’OMS s’engage, dans les jours et les semaines à venir, à coordonner la riposte mondiale, en collaborant étroitement avec chacun des pays touchés et en tirant parti de sa présence sur le terrain, afin de prévenir la transmission, de traiter les personnes infectées et de sauver des vies », à, pour sa part, affirmé le directeur général de l’OMS.

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