Qu’est-ce qu’un cancer hormonodépendant, comme celui dont souffre Joe Biden
SANTÉ – Un diagnostic difficile, mais pas sans espoir. Ce dimanche 18 mai, un communiqué du bureau de l’ex-président américain Joe Biden a annoncé qu’il était atteint d’une « forme agressive de cancer de la prostate », qui s’est propagée jusqu’à ses os.
Bien que la maladie de l’ancien locataire de la Maison Blanche soit virulente – d’après la communication officielle, elle atteint le niveau 9 sur le score de Gleason, qui mesure les niveaux d’agressivité des cancers de la prostate et dont le maximum est de 10 -, le cancer semble être « hormono-sensible, ce qui permet une prise en charge efficace. »
Hormono-sensible, hormonodépendant… Que signifient ces termes, quand on parle de cancer ? On fait le point avec le docteur Nasrine Callet, gynécologue et oncologue à l’institut Curie.
Des cancers réceptifs aux hormones
Quand on parle de cancer hormonodépendant, on désigne avant tout une caractéristique de la maladie. « Lors d’une biopsie, quel que soit l’endroit où se trouve la tumeur, on l’étudie au microscope pour comprendre ses caractéristiques, explique le docteur Callet. On regarde de près la multiplication cellulaire, l’agressivité… Mais aussi ce qu’on appelle l’hormonodépendance. »
Celle-ci se repère par la présence de « protéines qui fixent les hormones » à la biopsie : les cellules cancéreuses présentent à leur surface une quantité anormale de récepteurs hormonaux. Cela indique que nos hormones jouent un rôle dans la prolifération des cellules cancéreuses.
Si cette sensibilité aux hormones est systématiquement recherchée lors des examens, elle ne se retrouve pas dans tous les cancers. Elle est souvent (mais pas systématiquement) associée à des organes eux-mêmes sensibles aux hormones sexuelles : le cancer du sein (80 % des cas de cancer du sein sont hormonodépendants), la prostate, l’utérus…
Des traitements efficaces pour bloquer la progression
« Souvent, quand on dit “hormonodépendant”, les gens pensent que c’est plus grave », souligne le docteur Callet. Pourtant, « globalement, les cancers hormonodépendants ont de bons pronostics ». En effet, ils peuvent être traités grâce à l’hormonothérapie : des médicaments anti-hormonaux empêchent la prolifération des cellules cancéreuses, pour bloquer la progression de la maladie.
« Ces traitements sont longs : contrairement à la chimiothérapie, dont on peut voir les effets rapidement, il faut prendre ces médicaments sur plusieurs années, avec une efficacité qui se mesure sur le temps long », appuie l’oncologue. Un enjeu d’importance, car ces traitements ne sont pas sans effets secondaires. « Pour le traitement du cancer hormonodépendant de la prostate, par exemple, les effets secondaires liés au blocage de l’androgène peuvent être les troubles sexuels, la sécheresse de la peau, des cheveux qui poussent moins bien… Mais il ne faut pas que les gens arrêtent le traitement pour autant : c’est sur la longueur qu’il est efficace. »
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