Selon une étude, cette méthode est plus fiable qu’un docteur pour détecter Alzheimer
SANTÉ – C’est une révolution dans la recherche contre la maladie d’Alzheimer, selon des spécialistes. Une simple prise de sang permettrait de détecter la maladie avec beaucoup plus de précision que l’évaluation d’un médecin, conclut une étude suédoise publiée ce dimanche 28 juillet dans la revue JAMA. Une nouvelle avancée dans la recherche sur la maladie d’Alzheimer qui a de quoi considérablement faciliter son diagnostic, en le rendant notamment moins onéreux et plus accessible.
Les résultats ont été présentés ce dimanche 28 juillet lors de la Conférence internationale de l’Association Alzheimer à Philadelphie aux États-Unis. D’après l’étude, le taux de précision pour déceler la maladie s’élève à 90 % pour le test sanguin, contre 73 % pour les méthodes qualitatives normalement utilisées par les neurologues et autres médecins spécialisés.
La prise de sang permet de détecter l’accumulation de protéine Tau dans les neurones (une des caractéristiques de la maladie). Une méthode « considérée comme tout simplement impossible il n’y a pas si longtemps », a affirmé au New York Times le docteur Jason Karlawish, codirecteur du Penn Memory Center de l’Université de Pennsylvanie, qui n’a pas participé à la recherche.
Des méthodes actuelles coûteuses ou imprécises
La maladie d’Alzheimer est actuellement détectée grâce à des évaluations cliniques de la mémoire et des troubles cognitifs, ainsi que des entretiens avec les membres de la famille et les soignants des patients. Des méthodes qualitatives qui peinent à être exactes car, pour les médecins, la maladie peut être dure à distinguer d’autres démences ou affections physiques menant à des troubles cognitifs similaires. C’est ce que montre l’étude suédoise, lors de laquelle seuls 61 % des médecins généralistes utilisant ces méthodes ont correctement découvert la maladie d’Alzheimer chez les 1 213 patients testés souffrant de troubles de la mémoire.
Des moyens quantitatifs permettent déjà de révéler l’accumulation de protéine Tau dans les neurones. Mais les méthodes actuelles, notamment le scan TEP (Tomographie par émission de positons) ou les ponctions lombaires, sont « coûteuses et pas fiables à 100 % », souligne l’association France Alzheimer.
Le résultat de l’étude pourrait progressivement mener à des changements d’approche pour détecter la maladie neurodégénérative, qui touche 15 % de la population âgée de plus de 80 ans selon l’Assurance Maladie, et 32 millions de personnes dans le monde.
Un test sanguin ne suffit pas
Si la méthode est efficace, elle ne suffit pas à poser un diagnostic, alertent les experts médicaux qui préconisent des tests préalables évaluant la mémoire et les capacités de réflexion, ainsi qu’une confirmation par TEP ou ponctions lombaires. « Les patients doivent continuer à recevoir les soins standards actuels, qu’il s’agisse de soins spécialisés ou de soins primaires », a insisté auprès de CNN Oskar Hansson, coauteur de l’étude.
Le médecin a également alerté : ces tests sanguins ne doivent être proposés qu’aux personnes souffrant déjà de symptômes de déclin cognitif. Car si la maladie d’Alzheimer peut se développer jusqu’à 20 ans avant l’apparition éventuelle de symptômes, un diagnostic trop précoce, sans possibilité de traitement, présenterait des risques importants « d’anxiété et d’autres réactions psychologiques », affirme-t-il.
Si la perte d’autonomie causée par la maladie d’Alzheimer est irréversible, l’apparition des symptômes peut être retardée grâce à un mode de vie sain, incluant « un niveau élevé de stimulation cérébrale », « une activité physique » et « le contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires » comme l’hypertension, le diabète et le tabagisme, explique l’Assurance Maladie.
À voir également sur Le HuffPost :