Un brancardier passé à tabac en Vendée, le suspect toujours recherché
FAITS DIVERS – Nouveau syndrome d’un système hospitalier à bout de souffle ? Ce samedi 6 avril, un brancardier a été grièvement blessé après avoir été passé à tabac par des proches d’un patient venus « tout casser » à l’hôpital de Challans, en Vendée. Un suspect, en fuite, était toujours recherché ce dimanche.
Samedi, en fin de matinée, « un monsieur est venu aux urgences pour une brûlure et des individus trouvaient que la prise en charge (médicale) n’était pas assez rapide », a raconté Sylvain Batard, délégué syndical CFDT à l’hôpital de Challans, situé à 60 km au sud de Nantes.
« Ils se sont agités. Dans leur énervement, un collègue qui passait pour prendre sa pause sur le parking a été sauvagement agressé », a-t-il déclaré, précisant que « l’agression s’est passée dans le quart d’heure suivant leur arrivée ».
« Un acte odieux »
Le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a dénoncé un « acte odieux et lâche » sur X (ex-Twitter). « Un hôpital est un sanctuaire. Aucune violence envers le personnel soignant ne peut être tolérée », a-t-il écrit.
Le sénateur Les Républicains de Vendée, Bruno Retailleau, s’est, lui, emporté : « voilà où conduit la démission de l’État régalien : la sauvagerie partout et tout le temps ».
Le brancardier en soins intensifs
D’après la procureure de la République des Sables-d’Olonne, Gwenaëlle Cotto, la victime a été frappée par « une seule personne qui était accompagnée par d’autres » personnes à l’hôpital.
« Cette personne a pris la fuite et nous mettons tout en œuvre pour l’interpeller », a-t-elle indiqué, précisant qu’une enquête pour « violences contre personnel médical » avait été ouverte par le parquet.
Selon le président du Samu-Urgences de France (SUdF), Marc Noizet, la victime est « un brancardier qui passait par là », laissé « au sol, inconscient ». Il « a subi de graves lésions qui lui valent d’être en soins intensifs encore aujourd’hui (dimanche) », a-t-il indiqué dimanche matin.
Cellule de soutien psychologique ouverte
Il a depuis été « entendu par la gendarmerie », a précisé plus tard Francis Saint-Hubert, directeur du groupe hospitalier de Vendée, sans dire si la victime avait quitté le service de soins intensifs.
« Une cellule de soutien psychologique pour l’équipe » a été mise en place. Cette « violence gratuite, nous ne la comprenons pas et les soignants ne comprennent pas non plus », a regretté Francis Saint-Hubert.
Après cette agression, le service des urgences de l’hôpital de Challans a été fermé « pendant plusieurs heures », selon Marc Noizet, exprimant dans le même temps sa « colère » que « des soignants puissent être l’objet de violence ». « On ne peut pas être la variable de l’angoisse, de l’agressivité ou de la violence des patients et de ceux qui les accompagnent », a-t-il dénoncé.
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