Sports

À 16 ans, Luke Littler éclipse le champion du monde de fléchettes dans la presse anglaise

ROYAUME-UNI – Du très sérieux Guardian aux tabloïds les plus racoleurs, impossible de passer à côté de son visage juvénile ce jeudi 4 janvier. Luke Littler a beau s’être incliné en finale des championnats du monde de fléchettes, il est devenu un héros au Royaume-Uni et s’affiche désormais à la Une de tous les journaux. Car à 16 ans, il a fait irruption tel une comète dans ce sport pris très au sérieux outre-Manche.

« Dartbreaker » (un jeu de mots qui mêle « fléchettes » et « cœur brisé » en anglais), « Luke the Nuke goes out with a bang » (qui signifie que le « missile nucléaire » Luke a terminé son parcours dans un feu d’artifice) et autres calembours sur les chagrins d’amour de l’adolescence s’étalent ainsi en devanture des kiosques du pays ce jeudi.

Logique, quand on voit l’impact qu’a eu le parcours de cet inconnu depuis le début du PDC World Darts Championship 2024, tournoi annuel qui s’est déroulé à l’Alexandra Palace de Londres entre la mi-décembre et la finale épique de ce mercredi 3 janvier. Un match qui a donc vu Luke Littler s’incliner, vaincu par Luke Humphries, désormais meilleur joueur de la planète.

Surveillé de près par les tabloïds

De son régime à base de pizzas et de kebabs à sa relation avec Eloise Milburn, une jeune femme de 21 ans rencontrée en jouant en réseau à Fifa sur XBox, les faits et gestes de l’adolescent ont captivé le royaume ces dernières semaines. Son tournoi épique, qui l’a notamment vu éliminer le légendaire quintuple champion du monde néerlandais Raymond van Baerneveld, a séduit les foules autant que sa bonhomie.

Reportages dans le pub où il a ses habitudes alors même qu’il est trop jeune pour commander une bière, investigations sur son âge réel après des doutes nés de son imposante carrure et de son collier de barbe fourni, débats sur les cinq ans qui le séparent de sa compagne… La presse britannique n’a pas lésiné sur les articles plus ou moins recommandables pour évoquer tous les aspects de la vie du jeune homme, originaire de Warrington, près de Liverpool, dans le nord de l’Angleterre.

Même le Premier ministre Rishi Sunak s’est senti obligé de saluer dans un tweet la performance dantesque de celui qui a débuté le tournoi à la 164e place du classement mondial. Un garçon dont la routine matinale, faite d’une grasse matinée suivie d’une omelette jambon-fromage et d’une pizza avant l’entraînement, fait saliver tout un pays.

Pour preuve : les 450 000 abonnés qui le suivent désormais sur Instagram, les invitations qu’il reçoit pour assister en loge aux matchs de football les plus prestigieux, et les célébrités toutes fières de s’afficher en photo à ses côtés.

Si Luke Littler s’est incliné en finale des Mondiaux (remportant tout de même l’équivalent de 230 000 euros de dotation), il a gagné le respect de ses adversaires en même temps que l’admiration de ses compatriotes. Ce qui n’empêche pas le double champion du monde junior au polo jaune et violet de l’assurer : il continuera de fêter ses victoires en toute simplicité, « avec un kebab et un soda ».