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À la veille de sa dernière étape, Romain Bardet en larmes sur le Tour

TOUR DE FRANCE – Si Tadej Pogacar a marqué de son empreinte ce 111e Tour de France, s’imposant encore ce samedi 20 juillet au col de la Couillole lors de la 20e étape, côté français, c’est Romain Bardet qui aura fait vibrer cette année les spectateurs et téléspectateurs.

Après la première étape en Italie où il avait endossé le maillot jaune il y a trois semaines, le cycliste de 33 ans a pour ainsi dire bouclé la (grande) boucle en terminant dans le top 10 (10e) de l’étape montagneuse du jour sur les hauteurs de Nice.

Au sommet du col de la Couillole après l’arrivée, Romain Bardet a embrassé son alliance et a, d’un geste de la main, dit adieu au Tour de France, avant de donner une interview emplie d’émotions face aux micros qui se tendaient vers lui. Un moment fort à voir en vidéo ci-dessous. « C’est l’histoire de ma carrière, se battre sans jamais être le meilleur », a-t-il notamment lâché d’une voix tremblotante après avoir longuement épongé ses larmes, le visage enfoui dans une serviette.

« Ma femme m’a dit “quand ce sera dur aujourd’hui, tu penseras à ton fils, à nous, tu as le droit de te faire plaisir une dernière fois, de tout donner”, parce qu’elle savait que ça me pesait depuis 10 ans d’aller sur le Tour chaque année, car j’avais du mal à être moi-même », a-t-il expliqué.

Longtemps présenté comme un coureur froid et méthodique alors qu’il avait centré les deux premiers tiers de sa carrière sur la conquête du classement général du Tour, le coureur de Brioude a fendu l’armure comme jamais auparavant, lui qui avait été célébré dans un virage lors de la 11e étape au pas de Peyrol.

« C’est addictif »

« 13 ans de ma vie, et voilà c’est fini. C’est tellement dur », a-t-il admis après être arrivé 1 min 52 derrière Tadej Pogacar. « J’ai la chance de me faire rattraper par les meilleurs de ce Tour, je crois que c’est à l’image du train qui passe et de mon histoire qui s’arrête », a soufflé le deuxième de Liège-Bastogne-Liège au printemps.

Ce samedi, Romain Bardet a passé la journée la mèche au vent, à se faire mal sur les routes sinueuses et jamais plates de l’arrière-pays niçois, dans une attitude offensive qu’il a si longtemps refoulée et qu’il laisse s’exprimer avant de prendre sa retraite en juin prochain.

Parti dans un groupe de costauds à l’avant, Bardet s’est mêlé à la lutte avec les autres grimpeurs disposant encore d’un peu d’énergie dans la dernière ascension. « Après, ça a été une lutte contre la petite voix dans la tête, avec les coups dans les jambes qui disent d’arrêter », a reconnu le grimpeur longiligne.

Quand Enric Mas et Richard Carapaz se sont isolés en tête, l’ancien d’AG2R s’est lancé à leur poursuite, parvenant à revenir avant d’être définitivement distancé par une énième attaque de l’Équatorien.

Il a ensuite vu revenir Pogacar et Vingegaard, s’accrochant un temps dans leurs roues, comme pour se rappeler ses plus grandes batailles, puis a laissé partir la nouvelle génération. « C’est addictif, on se fait mal on prend des claques tous les jours mais on revient », a-t-il résumé.

Mais l’an prochain, Romain Bardet ne reviendra pas, déjà parti pour être lui-même dans sa vie d’après.

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