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À Saint-Denis, Macron inaugure le Centre aquatique construit exprès pour les JO

JEUX OLYMPIQUES – C’est un écrin de bois niché au cœur d’une zone urbaine dense. Le centre aquatique olympique (CAO) construit à l’occasion des Jeux de Paris 2024 à Saint-Denis et qui accueillera les épreuves de natation artistique, de plongeon et des phases qualificatives de water-polo, est inauguré ce jeudi 4 avril par Emmanuel Macron.

Face au monumental Stade de France, « avec son ovale parfait, dans une grande stabilité qui représente finalement un bâtiment public institutionnel », les architectes Laure Mériaud et Cécilia Gross ont imaginé « une forme géométrique qui bouge ».

L’ondulation de son toit rappelle le mouvement d’une vague, une image renforcée par les reflets de lumière sur les près de 5 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques qui y sont posés. Sauf que cette forme dynamique doit plus à l’ingénierie qu’à la poésie.

Une naissance difficile et des « ratés »

« Ce qui coûte le plus d’argent et d’énergie dans une piscine, c’est en fait de chauffer l’air », signale Laure Mériaud. « Grâce au toit concave, et grâce aux panneaux photovoltaïques qui y sont, nous économisons en énergie, » salue de son côté Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, propriétaire du CAO.

Avant que les athlètes tentent d’y glaner des médailles, une prouesse technique mondiale a été dépassée : la centaine de poutres qui constituent sa charpente s’étendent sur une longueur exceptionnelle de 90 mètres.

L’Élysée vante d’ailleurs un lieu « une vitrine du savoir-faire français au travers d’une construction en bois qui est unique au monde grâce à sa charpente en bois. Il s’agit de la plus grande charpente concave de bois au monde qui permet de réduire de 30 % les consommations d’énergie du bâtiment ».

Une opportunité pour la Seine-Saint-Denis

Le site, l’un des deux seuls qui sera pérenne après les Jeux, a néanmoins connu une naissance très difficile. Dans le dossier de candidature, la piscine olympique devait coûter moins de 70 millions d’euros, un coût affiné à 90 millions d’euros dans le projet définitif déposé en septembre 2017.

Sept ans plus tard, elle aura finalement coûté près de 175 millions d’euros, et sa capacité en nombre de spectateurs est trop petite aussi pour accueillir de futurs championnats du monde. « C’est évidemment un raté », estime David Roizen, expert auprès de la fondation Jean-Jaurès interrogé par l’AFP.

Malgré tout, sa mise au jour « reste une énorme avancée pour le savoir nager en Seine-Saint-Denis, pour l’un des départements les moins bien lotis en équipements », assure à l’AFP un élu sous couvert d’anonymat. « C’est du sport, c’est pour la Seine-Saint-Denis, territoire super jeune où il y a tout à faire », argumente aussi l’architecte de l’édifice Laure Mériaud.

Ouverture au public prévue en juin 2025

Une fois la flamme olympique éteinte, il faudra près d’un an pour fignoler l’ensemble qui, outre le bassin d’apprentissage et l’espace aqualudique de 500 mètres carrés, comprendra une salle d’escalade, trois terrains de sport (foot five, basket 3×3 et padel-tennis) et même un restaurant.

Avec une ouverture au public prévue début juin 2025, architectes et exploitants ont voulu « un vrai lieu public et pas comme souvent, dans les centres sportifs, une boîte noire, une petite porte et un tourniquet direct avec le billet, » rapporte Laure Mériaud.

Le bâtiment coincé entre les autoroutes A1 et A86 n’est pas encore baptisé. Pour l’instant, il est simplement nommé par son acronyme : CAO.

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