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Accusé de geste raciste par l’entraîneur du Havre, ce joueur du Toulouse FC se défend

FOOTBALL – Que s’est-il passé à la toute fin du match entre le TFC et le Havre ? Disputé ce dimanche 2 novembre, ce match comptant pour la 11e journée de Ligue 1 a été marqué par une fin de match tendue, malgré un score nul à vierge au coup de sifflet final.

En cause ? Une accusation grave portée par l’entraîneur havrais Didier Digard, qui accuse l’un des joueurs toulousains, le Norvégien Aron Dönnum, d’avoir commis un geste raciste à l’issue d’un duel avec un défenseur du Havre dans les derniers instants du match.

Depuis la fin de la rencontre, la polémique enfle, poussant les différents acteurs mis en cause à s’expliquer. Car si le club toulousain défend son joueur en évoquant une accusation « infondée ». Le coach du Havre, lui, n’en démord pas.

« Si on dit que c’est pas pour du racisme, c’est quoi ? »

« C’est au-dessus du football. Je ne vais pas me positionner parce que je ne peux pas interpréter à la place de quelqu’un ce qu’il pense. Mais au minimum, c’est une insulte à mon joueur », a ainsi estimé Didier Digard au début de sa conférence de presse d’après match. Abdoulaye Touré, seul joueur havrais à avoir pris la parole, est du même avis : « C’est un geste qui n’a rien à faire sur les terrains de foot. C’est inacceptable et j’espère que ce sera revu et sanctionné. »

La séquence en question concerne le milieu offensif norvégien du TFC, qui à l’issue d’un duel à la 91 minute avec le défenseur havrais Simon Ebonog semble agiter sa main devant son nez en regardant son vis-à-vis, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous.

« Si on dit que c’est pas pour du racisme c’est quoi ? C’est juste dire à mon joueur qu’il pue ? » s’est ensuite interrogé Didier Digard. « De là où certains gens viennent, on sait très bien ce que ça veut dire. Je prends un carton jaune sur véhémence ? On n’est pas sur le bon chemin », a également lâché le technicien. Il faut en effet préciser que l’entraîneur du Havre a été averti par l’arbitre Jérémy Stinat pour sa « véhémence » une fois la rencontre terminée, alors qu’il demandait des explications sur cet épisode.

« À partir du moment où on l’a déjà laissé passer, c’est trop tard », a poursuivi Didier Digard à propos de l’arbitre qui n’a pas sanctionné le geste présumé. « Le laisser passer, me sanctionner parce que je l’ai dénoncé, on ne s’attaque pas au bon problème. »

« Peut-être qu’il (Dönnum) a pété les plombs, peut-être qu’il ne s’est pas rendu compte, je ne suis pas dans sa tête et je ne veux pas interpréter. Moi, ma question c’est comment on laisse passer cet événement, comment on le tolère, à l’heure ou on utilise la VAR pour un but (…). Le foot, c’est fantastique, mais pour partager, communier, pas pour ça. Ça, c’est dégueulasse », a finalement conclu l’ancien joueur du Paris Saint-Germain, à la tête du HAC depuis juillet 2024.

« Instrumentalisation du geste », pour le TFC

Du côté du joueur toulousain, on dément pourtant fermement ces accusations de racisme. En zone mixte après ce match nul et vierge, l’international norvégien de 27 ans a évoqué une odeur dérangeante émanant de la bouche de son adversaire. « C’est fou de dire que je suis raciste. La première chose que je sens, c’est sa respiration. Je fais comme ça (il mime de la main un geste devant son nez) parce que ça sent mauvais. Ça n’a rien à voir avec le racisme. Je ne comprends pas pourquoi ils disent ça », s’est-il justifié.

« Ce n’est pas la première fois que je fais ça et je sais que beaucoup de mes coéquipiers l’ont déjà fait. Ce n’est rien de… Pour moi, c’est fou. Juste fou », a indiqué Aron Dönnum après une question sur un éventuel « chambrage » envers son adversaire. « Je ne devrais peut-être faire ça à personne. Mais au lieu de me battre comme je le fais habituellement, j’ai fait ça et je suis parti », a-t-il également glissé au micro en affirmant être « très, très triste ».

Après cette première justification, le club du TFC a dénoncé « avec la plus grande fermeté les accusations infondées et particulièrement graves portées à l’encontre » de son joueur, dans un communiqué partagé sur X. Regrettant au passage « l’instrumentalisation du geste en question ».

« Rien ne saurait justifier de telles allégations, qui portent atteinte à l’intégrité du joueur et à l’image de notre club. Le Club se réserve le droit d’engager toute action nécessaire pour défendre son joueur et la réalité des événements », est-il également indiqué par le TFC. Une altercation, deux interprétations. Ancien football et actuel directeur sportif du Havre, Mathieu Bodmer reste quant à lui persuadé du caractère raciste du geste toulousain, comme il l’a confié à L’Équipe : « On a tous vu ce geste et on a tous compris son sens. En 2025, ce n’est pas possible ».