Antoine Dupont en une de Têtu, pour que l’homosexualité ne soit « plus un tabou » dans le rugby
LGBT + – C’est une prise de position forte dans le monde du sport. Antoine Dupont, le capitaine de l’Équipe de France de rugby et du Stade Toulousain, fait la une du prochain numéro de Têtu de mercredi. L’interview, publiée ce lundi 17 juin sur le site, la star mondiale de l’ovalie affirme vouloir « que tous les joueurs se sentent bien avec leur sexualité » et que l’homosexualité ne doit « plus être un tabou » dans son sport.
Premier joueur de rugby à poser en une de Têtu, Antoine Dupont estime que « c’est aussi notre responsabilité, à nous les joueurs, (…) de parler et de montrer qu’il n’y a pas de problème pour nous, qu’on accepte tout le monde. » Les joueurs de l’Équipe de France de football Antoine Griezmann et Olivier Giroud avaient eux aussi pris la pose sur la première page du magazine. Antoine Dupont devient ainsi le 3e sportif à le faire.
« Ceux qui le cachent doivent mal le vivre »
Aujourd’hui, un seul joueur de rugby professionnel est ouvertement gay : Jérémy Clamy-Edroux, qui évolue au CM Floirac, en Fédérale 1, après avoir joué pour le club de Rouen pendant quelques années, en Pro D2, la deuxième division française. Mais Antoine Dupont « doute fort qu’il n’y ait qu’un seul gay sur les terrains » dans les colonnes de Têtu. Le capitaine des Bleus estime qu’il y a encore des « craintes » d’être stigmatisé, catalogué, et vu que par son orientation sexuelle. « Je comprends que ça puisse être un frein pour les personnes concernées », affirme-t-il.
À la question de savoir s’il avait déjà échangé avec des joueurs qui hésitaient à parler de leur homosexualité publiquement, Antoine Dupont dit « non justement, jamais, que ce soit dans mon entourage ou autre ». C’est aussi une raison qui le pousse à communiquer sur le sujet, « parce que ceux qui le cachent doivent mal le vivre ».
Pourtant, il affirme que le rugby est prêt pour accueillir d’autres joueurs ouvertement homosexuels : « On est très ouverts d’esprit, et aujourd’hui je pense qu’on est tous capables d’accepter les orientations sexuelles des uns et des autres. Alors il faut vraiment le répéter, communiquer dessus, pour que chacun se sente définitivement à l’aise avec ça. »
Le rugby assimilé à un sport macho
S’il est difficile pour un rugbyman professionnel de faire son coming out, c’est parce que le rugby est assimilé à un sport viril et macho, de l’aveu même d’Antoine Dupont. « Un homme doit être fort, viril, et forcément aimer les filles, voire plein de filles, alors qu’on sait très bien que ça n’a rien à voir avec la virilité », détaille-t-il avant d’ajouter : « Mais aujourd’hui, je pense qu’on a dépassé tous ces carcans-là. » « Chacun a une façon d’être un homme qui est propre à lui, et quelle qu’elle soit, il faut arriver à ce qu’il n’y ait plus de tabou ni de honte » avance-t-il.
Il reconnaît également avoir déjà entendu des manifestations d’homophobies, qui sont des « expressions (…) juste lâchées pour plaisanter » ou des « insultes ». Pour lui, ces « petites blagues » sont loin d’aider un joueur gay à faire son coming out. « Donc même quand ces propos ne sont pas tenus dans un but malveillant, on a une responsabilité, il faut faire attention à ce qu’on dit », avance celui qui comprend que cette ambiance générale puisse être oppressante « pour quelqu’un qui découvre son orientation sexuelle ».
Mais pour lui, dans le rugby, les mentalités sont prêtes, et « il faut qu’on le proclame haut et fort. »
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