Ce qu’on sait de « l’incident » qui a complètement effrayé les gymnastes françaises

JO PARIS 2024 – Une déception immense. L’équipe de France de gymnastique artistique a réalisé une contre-performance lors de ses qualifications aux JO dimanche 28 juillet. Celles qui ont obtenu la médaille de bronze aux championnats du monde d’Anvers fin 2023, espéraient pourtant se qualifier en finale par équipe, et visaient pour certaines d’entre elles, comme Mélanie de Jesus dos Santos, le concours général. Mais un « incident » a déstabilisé les athlètes juste avant leur passage, comme l’a confirmé la Fédération française de gym (FFG) ce lundi 29 juillet dans un communiqué.

Les Françaises ont été perturbées « par un événement lors de l’échauffement à quelques minutes d’entrer en compétition », a déclaré la FFG, avant d’expliquer qu’une des gymnastes, Marine Boyer, avait chuté lourdement sur le dos aux barres asymétriques, lors de l’entraînement, provoquant un choc dans l’équipe. « Les filles sont proches et ça a pu être la source du trouble sur le premier agrès et le reste s’enchaîne. Le fonctionnement du groupe a été perturbé. Les gymnastes étaient sur la retenue », a détaillé Kevinn Rabaud, le chef de délégation, et directeur technique national (DTN).

« Pourtant, elles étaient prêtes. Elles ont prouvé sur le passé qu’elles sont des battantes. Mais aujourd’hui elles étaient dans une forme de sidération face à la compétition. Cependant, cela n’explique pas tout. On analysera la compétition », a ajouté Kevinn Rabaud. Seule bonne nouvelle, la FFG a confirmé que les examens médicaux réalisés sur Marine Boyer étaient bons et que la gymnaste allait bien.

Mais d’après l’ancienne championne olympique Émilie Le Pennec, après sa chute, le protocole commotion a été déclenché pour Marine Boyer, relaye L’Équipe. Il y a donc sûrement eu un questionnement sur sa participation, à la dernière minute.

« Nous sommes mal rentrées dans notre compétition »

« L’ordre des agrès n’y est pour rien, c’est simplement que nous sommes mal rentrées dans notre compétition. Nous avons aussi eu un petit souci en salle d’échauffement mais je ne vais pas remettre la faute sur ça », a commenté Coline Devillard, membre de l’équipe. « On n’a pas su s’exprimer de la manière dont on a l’habitude de le faire. Nos corps étaient déconnectés, on se regardait matcher de l’extérieur, c’était assez spécial », regrette-t-elle. « Il nous a certainement manqué de la combativité », analyse sa compatriote Ming Gherardi Van Eijken.

« Ça a été plutôt difficile dès le début avec les barres. Il y avait beaucoup d’ambiance, beaucoup de monde, on est totalement passées à côté de ce qu’on aurait pu faire. Je ne sais pas si c’est l’enjeu, le fait qu’on ait toutes voulu bien faire, ou encore l’excitation des jours précédents qui nous a ôté tout notre jus pour le jour J », a de son côté estimé Morgane Osyssek, qui a chuté dès le début de la compétition aux barres asymétriques.

« Là j’ai juste envie de me cacher dans un trou »

Les passages en deçà des espérances de Mélanie de Jesus dos Santos, plusieurs fois championne d’Europe au sol et à la poutre, et ses larmes de déception, ont fini de miner le moral de l’équipe. « J’ai essayé de changer l’état d’esprit de l’équipe mais c’était dur (… ) On est humaines, on sait que Mélanie est aussi venue chercher quelque chose à titre personnel. Elle sort de trois années compliquées, elle rate ses barres, elle rate sa poutre. Ça nous a toutes un peu impactées et bouleversées. L’amitié c’est aussi ça », conclut Coline Devillard.

« Je commence par une chute alors que j’aurais pu jouer une finale aux barres asymétriques. Je me remobilise, je refais une chute à la poutre et je retombe au sol… » a plus tard commenté l’athlète, née en Guadeloupe. « J’ai travaillé tout ça pour rien. Là, j’ai juste envie de me cacher dans un trou et de ne plus en sortir », a révélé celle qui était pourtant partie s’entraîner au Texas, aux côtés de Simone Biles, pour espérer briller pendant ces Jeux à domicile.

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