Ces deux alpinistes français ont réussi une grande première dans l’Himalaya
MONTAGNE – Il n’y a pas que l’Everest dans l’Himalaya. Les alpinistes français Benjamin Védrines et Nicolas Jean l’ont démontré en réussissant une grande première : atteindre le sommet du Jannu Est, à 7 468 mètres d’altitude, par la face nord.
Cet exploit, réalisé entre le 13 et le 16 octobre, est retentissant dans le milieu de l’alpinisme, d’autant plus qu’il a été réalisé dans le style alpin, c’est-à-dire sans cordes fixes ni oxygène. Jusque-là, de nombreuses cordées s’étaient cassé les dents sur ce sommet offrant une face énorme de 2300 mètres de haut dans la région du Kangchenjunga au Népal.
« C’est l’ascension d’une vie. Avec Nicolas, on a vécu un rêve », a commenté auprès d’Alpine Mag Benjamin Védrines, alors qu’il était en train de regagner Katmandou. Âgé de 33 ans, il est l’un des plus talentueux alpinistes français, détenant par exemple les records de vitesse d’ascension du K2 et du Mont-Blanc.
« J’ai versé ma petite larme, c’était fort, vrai, simple, a-t-il confié un peu plus tard, des propos que rapporte L’Équipe. Là-haut, j’ai senti que cette ascension allait changer ma vie d’alpiniste. Tout ce qu’on a fait jusque-là menait à ce sommet. J’en rêvais depuis 2017 de cette face, à l’époque j’étais venu dans les environs. »
Une tentative avortée en 2024
Benjamin Védrines et Nicolas Jean étaient arrivés sur place dès la fin du mois d’août pour s’acclimater et guetter la bonne fenêtre météo pour leur ascension. En octobre 2024, les deux alpinistes, à l’époque accompagnés de Léo Billon, avaient déjà tenté de s’attaquer à la face nord du Jannu Est. En vain.
Comme le rappelle Le Dauphiné libéré, ce sommet gravi s’inscrit dans la lignée de l’alpinisme français. Il y a 63 ans, Lionel Terray avait lui réussi le premier l’ascension du Jannu (différente du Jannu Est, à 7 710 m) en 1962.
Le Népal, qui compte huit des dix plus hauts sommets du monde, accueille chaque année des centaines d’alpinistes pendant les saisons d’escalade du printemps et de l’automne. Les expéditions sont une industrie lucrative pour le pays himalayen, notamment pour l’ascension des sommets de plus de 8.000 m. Mais partir à la conquête de montagnes de 6.000 et 7.000 m est de plus en plus tendance.
Le Népal a ouvert 462 montagnes aux expéditions commerciales mais une centaine n’ont jamais été gravies. « Voir de jeunes alpinistes techniquement aguerris s’intéresser à d’autres montagnes, souvent plus intéressantes, est une évolution positive », se félicite auprès de l’AFP l’Allemande Billi Bierling, directrice de l’Himalayan Database, qui recense les ascensions sur les hauts sommets népalais.



