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Dans ce sport que vous ne verrez qu’aux Jeux paralympiques, le silence est roi

JEUX PARALYMPIQUES – À Paris, la phase de transition entre les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques bat son plein sur les sites de compétitions. Le HuffPost a pu le constater lors d’une visite organisée pour la presse lundi 19 août à la Porte de Versailles.

À peu près pile entre la fin des JO et le début des premières épreuves paralympiques, le 29 août, l’Arena Paris Sud 6, qui a accueilli la phase de poules des tournois de handball puis les épreuves d’haltérophilie, a déjà quasiment terminé sa transition vers le goalball, un sport qui n’a pas d’équivalent olympique.

Un sport pensé pour les mal et non-voyants

Inventé en 1946 pour les vétérans de la Seconde Guerre mondiale qui avaient perdu la vue, ce sport qui reprend des idées du handball, du water-polo et de la balle aux prisonniers, a fait son apparition aux Jeux paralympiques en 1976 pour les hommes, puis en en 1984 pour les femmes.

Sport collectif spécialement pensé pour les non-voyants et malvoyants (moins de 1/10e d’acuité visuelle), sans catégorie de handicap, le goalball se dispute sur un terrain de 18 mètres de long. Deux buts prennent toute la largeur, de 9 m, pour une hauteur de 1,3 m. L’objectif pour les deux équipes de trois joueurs sur le terrain, tous équipés de bandeaux sur les yeux : marquer à la main le plus de buts possible, durant les deux périodes de 12 minutes. Le chrono se fige à chaque arrêt de jeu (but, sortie de balle, changement de joueur…), si bien qu’un match dure généralement aux alentours d’une heure.

L’élément principal de ce sport est un ballon ressemblant vaguement à celui du basket, pesant 1,250 kg et dans lequel se trouvent deux grelots. Le bruit est en effet le seul moyen pour les deux équipes pour tenter d’arrêter ce ballon, qui peut atteindre sur certains tirs la vitesse de 60 km/h. Toutes les lignes sont aussi renforcées avec de la ficelle pour que les joueurs aient au toucher des repères spatiaux sur le terrain.

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Rideaux acoustiques et moquettes dans les allées

Vous l’aurez compris, dans ce sport, le silence est roi pendant le jeu. Pour les 5 000 spectateurs éventuels (la capacité maximum du site), exit donc les ambiances survoltées connues ici même trois semaines plus tôt lors des matches de hand. « Énormément de communications seront faites avec les spectateurs pour leur indiquer de garder le silence et de ne pas se déplacer pendant que la balle est en jeu », explique Leïla Garga, responsable de la transition du site. Une attaque peut d’ailleurs être rejouée en cas de bruit trop gênant en tribunes, à l’appréciation de l’arbitre.

« Il y a aussi deux terrains d’entraînement avec un rideau acoustique pour isoler les athlètes lors de leur échauffement, et des moquettes installées dans les allées pour que le son ne se répercute pas », précise encore la responsable. Bien entendu, les spectateurs pourront applaudir et célébrer chaque but inscrit, puisque le chrono sera arrêté.

Pour marquer, les joueurs en phase d’attaque ne peuvent que faire rouler le ballon au sol ou le faire rebondir obligatoirement dans leur camp, puis dans la zone neutre longue de 6 m au centre du terrain. Il est en revanche interdit de lancer le ballon directement en hauteur vers le but adverse, sans qu’il ne touche le sol. Un tel geste est sanctionné d’un penalty, avec un seul défenseur pour l’arrêter (voir la vidéo ci-dessous).

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Du côté de la défense, les trois joueurs doivent se coordonner pour tenter d’arrêter le ballon avec n’importe quelle partie du corps. Le plus souvent, ils sont obligés de s’allonger ou de se jeter le corps déployé pour couvrir le maximum de l’impressionnante largeur du but.

« C’est comme si on faisait des burpees pendant une heure »

« Il y a beaucoup de mouvements, beaucoup de stratégies pour faire déplacer les joueurs, beaucoup de stratégies pour cacher le son du ballon », explique Alexandre Dias, coordinateur de l’aire de compétition de goalball pour Paris-2024. « Ce n’est pas qu’un jeu de bourrins où on tire et on verra si ça rentre ou pas. C’est quand même un jeu rapide, car dès que la balle vous touche en position défensive, vous avez ensuite dix secondes pour tirer et qu’elle passe le milieu de terrain. »

Parmi les autres spécificités de ce sport hors du commun, le match s’arrête automatiquement dès qu’il y a dix buts d’écart, ce qui arrive certes rarement. Les matchs nuls sont possibles en phase de poules, mais ils sont rallongés d’une prolongation de deux fois 3 minutes avec but en or en phase éliminatoire, laquelle peut être suivie d’une éventuelle séance de tirs au but en guise de dernier départage.

En général, entre une dizaine et une quinzaine de buts sont inscrits par rencontre. Et si les débuts de matches restent souvent serrés, le score finit presque toujours par se décanter, l’effort particulièrement physique n’y étant pas étranger. « C’est un sport assez fatigant », appuie ainsi Alexandre Dias. « On ne dirait pas, mais ça demande beaucoup de physique, d’endurance, parce qu’on se lève, on se rassoit, on se lève, on se rassoit… C’est comme si on faisait des burpees pendant une heure. »

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Pour voir ce sport atypique, rendez-vous désormais entre le 29 août et le 5 septembre à l’Arena Paris Sud 6 donc. Des places entre 15 et 20 euros sont toujours en vente pour l’intégralité des sessions (matinée, début d’après-midi, fin d’après-midi/début de soirée), qui durent à chaque fois environ trois heures pour deux matches, un féminin et un masculin.

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