« En 2026, organisons le marathon de Paris sur le périphérique »
TRIBUNE – En 2026, Paris accueillera la 50e édition de son marathon. Un événement populaire, sportif et festif qui rassemble depuis 1976 des dizaines de milliers de coureuses et coureurs venus du monde entier pour arpenter les rues et les bois de la capitale.
À cette occasion, je souhaite proposer un geste fort : organiser le marathon de Paris sur le boulevard périphérique parisien. Ceinture grise, anneau de vitesse, cicatrice métropolitaine : les mots manquent rarement pour désigner cette infrastructure qui, chaque jour, transporte plus d’un million de véhicules mais enferme aussi la capitale dans ses limites d’hier.
Faire courir les 42,195 kilomètres mythiques du marathon sur cette ceinture routière construite il y a plus de 50 ans, c’est bien plus qu’un défi logistique ou sportif. C’est un geste politique et urbain. À l’heure où Paris et sa métropole doivent affronter ensemble les défis du siècle – la crise climatique, les inégalités territoriales, la pollution, la quête de nature et de respiration – il nous faut renverser les imaginaires et oser de nouveaux récits urbains. Le marathon est un merveilleux levier pour cela. Il s’inscrirait dans une ambition concrète et nécessaire : transformer le périphérique en un espace partagé, apaisé, végétalisé — un lieu de respiration et non plus d’asphyxie.
Déjà, des premières transformations ont été engagées : baisse de la vitesse à 50 km/h, développement d’une voie réservée au covoiturage, végétalisation de ses abords. Mais il faut aller plus loin. Je propose qu’à l’horizon 2035, le périphérique devienne un véritable boulevard métropolitain.
Rééquilibrage de la place des différents modes de transport, réduction du bruit, création de nouvelles passerelles et traversées piétonnes et cyclables entre Paris et les communes voisines sont autant de projets à mener pour y parvenir.
Que le marathon devienne celui du Grand Paris
Pour préfigurer cette évolution, le marathon de Paris pourrait ainsi devenir véritablement le marathon du Grand Paris ! Il nous permettra de construire un nouvel imaginaire, un nouveau rôle pour le Périphérique : non plus une frontière, mais un trait d’union, entre Paris et ce qui l’entoure.
Au fond, cette idée n’est pas seulement celle d’un événement sportif. C’est une vision de l’avenir de Paris et de la métropole. Une ville qui ne se replie pas sur elle-même, mais qui ouvre ses espaces, qui mélange les usages, qui fait dialoguer les territoires. Le sport joue un rôle tout à fait singulier dans cette perspective. C’est un langage universel qui efface les frontières, rassemble les corps et les esprits, et réinvente l’espace commun comme un lieu de rencontre, d’égalité et d’appartenance collective. Nous avons pu pleinement le constater lors des Jeux Olympiques et Paralympiques à l’été 2024.
« Comme la Seine est redevenue un fleuve où l’on se baigne, le Périphérique doit devenir un lieu que l’on traverse à pied, à vélo, en courant. » Emmanuel Grégoire, député PS et candidat à la mairie de Paris
Paris est devenue une véritable ville de sport. Une ville de coureuses et de coureurs, qui chaque matin et chaque soir se réapproprient ses quais, ses bois, ses rues libérées des voitures. Courir à Paris, c’est déjà un acte urbain. C’est dire que l’espace public appartient à toutes et à tous. C’est réaffirmer que la ville n’est pas un décor figé mais un terrain de jeu, un lieu d’expression libre et populaire.
Demain, nous n’habiterons plus nos villes comme hier. Nous les habiterons en mouvement, en partage, en respect de l’air que nous respirons et du sol que nous foulons. Comme la Seine est redevenue un fleuve où l’on se baigne, le Périphérique doit devenir un lieu que l’on traverse à pied, à vélo, en courant. Un espace que l’on s’approprie, au service d’une ville plus ouverte, plus respirable, plus humaine.
Faisons-en un lieu de mémoire et d’avenir, un espace d’expérimentation et de réconciliation. Faisons en sorte que les enfants qui grandiront à Paris ou en banlieue ne connaissent plus le périphérique comme un mur, mais comme un horizon ouvert, respirable, traversable. En 2026, pour le 50e marathon de Paris, faisons courir la ville vers son futur. Un futur qui ne sépare plus, mais qui relie. Un futur qui ne pollue plus, mais qui respire.
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