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En larmes, le meilleur Français de l’histoire sur 110 m haies met fin à sa carrière

SPORT – Des adieux en larmes. Pascal Martinot-Lagarde, multi-médaillé international, a mis fin à sa carrière à 33 ans dimanche 4 août après d’ultimes championnats de France d’athlétisme à Talence. Celui qui a réalisé le meilleur temps français de l’histoire sur 110 m haies, avec 12 secondes 95 lors d’un meeting à Monaco en 2014, n’a pu retenir son émotion.

« J’ai mal au ventre, j’ai mal aux abdos, j’ai trop pleuré, j’ai dit au revoir (au public) et ça fait de moi l’un des athlètes les plus chanceux du monde », a réagi « PML », les yeux embués, après s’être offert un émouvant tour d’honneur avec le public girondin, malgré une 7e place anecdotique sur le tout dernier 110 mètres haies de sa carrière.

Champion d’Europe en 2018, médaillé de bronze mondial en 2019, triple vice-champion du monde en salle sur 60 m haies (2014, 2016, 2022)… Entre 2012 et 2022, l’athlète est monté à douze reprises sur un podium international, en salle ou en plein air, aux Mondiaux ou aux Europe, et affiche l’un des palmarès les plus riches de l’athlé français.

Pas qualifié pour les JO de Paris l’année dernière

Un an après avoir échoué à se qualifier aux JO de Paris et après avoir évoqué pour la première fois vouloir mettre fin à sa carrière, le hurdleur de 33 ans avait annoncé que Talence serait, pour de bon, sa dernière danse sur la piste.

« Je ne vais pas vous mentir, pour moi ces championnats de France, ce sont des championnats du monde », avait glissé la veille en zone mixte Pascal Martinot-Lagarde, qui avait d’abord envisagé de mettre fin à sa carrière dès la fin de l’hiver avant de se surprendre en s’offrant une ultime sélection avec le maillot bleu-blanc-rouge lors des Mondiaux en salle à Nankin (Chine) en mars.

Dimanche en finale, le recordman de France a réussi à contenir son émotion même s’il a admis qu’il avait eu « très envie de pleurer avant même de courir ». « Je n’ai jamais eu les jambes aussi lourdes », a-t-il raconté. « C’était très lourd à porter de se dire, une fois dans les starting-blocks, qu’après c’était terminé. »

Une fois la ligne d’arrivée franchie, « PML » a enfin pu laisser couler les larmes qu’il a retenues tout le week-end, avant de s’offrir un long tour d’honneur avec le public de Talence, nombreux et connaisseur.

« C’était des larmes de “c’est fini, on raccroche les pointes et on ne les remet plus jamais” », a-t-il raconté. « Je ne sais même pas combien j’ai fait, je ne sais même pas quelle place j’ai fait. Je m’en fous complètement. Je voulais dire au revoir et c’est chose faite. Si on peut résumer en un mot, c’est “merci” ».