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Fin d’un scandale historique, ce boxeur reçoit 35 ans plus tard sa médaille d’or olympique

SPORT – Une injustice finalement réparée. Nous sommes en 1988, lors de la finale olympique de boxe poids moyens de Séoul. Elle oppose Roy Jones Jr, le vainqueur aux Jeux olympiques Juniors en 1984 et détenteur de deux Golden Gloves, au boxeur local Park Si Hun. L’Américain semble dominer le combat. Pourtant, lors du vote des juges, le Coréen est sacré à la surprise générale.

Ce mercredi 3 septembre, soit plusieurs décennies après leur combat, le sportif américain a partagé une vidéo d’une récente rencontre avec Park Si Hun, remontant à deux ans, en mai 2023 en Floride. « J’avais la médaille d’or, mais je veux te la rendre. Elle t’appartient », confie dans cette séquence le boxeur coréen, par l’intermédiaire de son fils, qui traduisait l’échange.

Contraint à la médaille d’argent lors des JO de 1988, Roy Jones Jr avait néanmoins été désigné comme lauréat du trophée Val Barker pour avoir été le meilleur boxeur de la compétition. Par la suite, le sportif américain a intégré le circuit professionnel devenant plusieurs fois champion du monde. Au point d’être considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands boxeurs de l’histoire.

« En 1988, on m’a volé la médaille d’or dans ce qui est devenu l’une des plus grandes controverses de l’histoire de la boxe, explique-t-il dans la vidéo qu’il a mise en ligne. Par la grâce de Dieu, il y a quelques années, l’homme qui a remporté cette médaille a fait le voyage depuis la Corée du Sud jusque chez moi pour me la rendre, estimant qu’elle m’appartenait de droit. »

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Le combat de boxe le plus controversé

Ce combat est effectivement l’une des plus grosses controverses du sport moderne, sur fond de corruption. « Je ne peux pas croire ce qu’ils sont en train de te faire », aurait même confié l’arbitre Aldo Leoni au jeune boxeur américain après sa défaite rapporte le journal L’Équipe. « La finale de la honte ! », avait d’ailleurs titré le quotidien sportif après le combat.

De l’autre côté de l’Atlantique, c’est le média Sport Illustrated qui avait mené l’enquête et relevé de nombreuses erreurs d’arbitrage. Dans la réclamation qu’elles ont formulée auprès de la fédération internationale de boxe (AIBA), les autorités sportives américaines avaient joint le témoignage accablant de l’un des juges, le Marocain Hiouad Larbi.

« L’Américain a gagné tellement facilement que j’étais sûr que les autres juges lui donneraient la victoire par une large marge, avait-il déclaré. Alors j’ai voté pour le Coréen pour que la décision ne soit que de quatre juges à un et ne pas embarrasser la nation hôte. » Une décision antisportive qui aboutira a sa suspension pendant deux ans.

Au final, une quinzaine d’arbitres ont été sanctionnés mais l’AIBA a toujours refusé de modifier le verdict de la finale. Il ne l’a pas été non plus quand, en 1996, la Fédération américaine de boxe a fait une nouvelle procédure devant le CIO avec des témoignages de juges confirmant avoir reçu des pots-de-vin pour influer leur décision.

En compensation de cette défaite injuste, le CIO a décoré Roy Jones Jr de l’ordre olympique en 1997. Avant que le vainqueur coréen ne finisse pas rétablir la vérité sportive, 35 ans après le combat.