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Gérer leurs règles en plus de la pression des JO, l’immense défi des sportives – DOSSIER

JO DE PARIS 2024 – Douleurs, fatigue, absence de règles, endométriose… Comme près de 4 milliards de femmes sur Terre, les athlètes qui participeront aux Jeux olympiques de Paris 2024 doivent chaque mois vivre avec les symptômes qui peuvent accompagner leurs cycles menstruels. Sauf qu’il est impossible pour ces sportives de haut niveau de se blottir sous la couette ou de se mettre en télétravail lorsque les gênes surviennent. Elles doivent s’armer de courage pour affronter des heures d’entraînements dans un milieu bien souvent encadré par des hommes et où les règles restent un tabou.

Le HuffPost a cherché à comprendre pourquoi un sujet aussi naturel ne l’était toujours pas dans le sport de haut niveau et pourquoi les cycles menstruels n’étaient pas toujours considérés comme un élément de la performance des sportives au même titre que l’alimentation, la préparation mentale ou la gestion du sommeil.

Outre nos recherches sur la prise en compte, ou non, de la physiologie féminine par les fédérations sportives, nous avons également recueilli des témoignages d’athlètes pour savoir comment elles parvenaient à maintenir un niveau d’excellence, par exemple en cas de menstruations douloureuses, lors d’événements d’ampleurs comme les Jeux olympiques de Paris qui débuteront dans exactement deux mois, à partir du 26 juillet.

Les règles, un élément de la performance sportive

Avant d’interroger les principales concernées, nous avons d’abord fait le point avec Carole Maitre, gynécologue à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), sur les principales difficultés rencontrées par les 300 athlètes dont elle assure le suivi médical à l’année. Les règles douloureuses, la chute de la réserve de fer à cause de règles trop abondantes ou la prise de poids prémenstruelle sont autant de symptômes pouvant nuire à la condition physique, mais aussi à la confiance de ces femmes, assure la médecin.

Celle qui est aussi vice-présidente de la commission médicale du Comité national olympique français nous a également expliqué qu’elle doit répondre aux nombreuses sportives qui lui réclament de décaler leurs cycles menstruels en vue d’une compétition.

L’interview complète est à retrouver ici : La gynécologue des championnes françaises nous parle des règles, un défi de taille lors des JO

La crainte du « tampon qui dépasse »

Et pour cause, les règles douloureuses sont « carrément embêtantes » dans la pratique d’un sport de haut niveau, nous a confié la triple championne d’Europe de gymnastique artistique Coline Devillard, qui sera l’une des têtes d’affiche de l’équipe de France aux JO.

Celle qui travaille actuellement un Tsukahara avec double vrille pour espérer repartir médaillée de ces Jeux à domicile raconte ainsi que lors de sa période de règles, elle ne peut pas sauter. « Surtout les sauts en extension, j’ai l’impression que ça me tire les ovaires… »

Si elle affirme pouvoir surmonter ses douleurs de règles grâce à l’adrénaline que lui procurent les compétitions, la jeune femme de 23 ans nous dit en revanche sa crainte que la « ficelle de tampon » dépasse de son justaucorps durant les JO.

Le témoignage complet est à retrouver ici : La gymnaste Coline Devillard raconte « la peur du tampon qui dépasse du justaucorps »

Une endométriose diagnostiquée trop tard

La sabreuse de l’équipe de France Charlotte Lembach a, elle aussi, « fait avec » des menstruations particulièrement douloureuses et des symptômes astreignants pendant toute sa carrière. Ce n’est qu’en mai 2023, après une quinzaine d’années de malaises et de vomissements à répétition à chaque fois qu’elle avait ses règles, que les médecins lui annoncent qu’elle est atteinte d’endométriose.

Lors des Jeux olympiques de Tokyo, décalés à 2021 à cause de la pandémie de Covid-19, l’escrimeuse a remporté une médaille d’argent par équipes alors qu’elle était au premier jour de son cycle et que son « état de fatigue était tel que [qu’elle n’était] plus concentrée, ni même vraiment lucide sur ce qu’[elle faisait]. »

Aujourd’hui, et alors qu’elle va rater les Jeux pour cause d’une grossesse « miraculeuse », l’athlète dénonce le manque de considération et de prise en charge de sa maladie. « Je suis dans un sport où 100 % du staff est masculin et, pour eux, le cycle menstruel n’est pas quelque chose d’important dans la performance pure », déplore-t-elle, lançant un appel à « une meilleure sensibilisation du staff de la fédération, des entraîneurs et de l’équipe médicale qui nous encadre ».

Le témoignage complet est à retrouver ici : Charlotte Lembach, souffrant d’endométriose, raconte le défi d’avoir ses règles lors des Jeux

41 % des jeunes femmes n’osent pas parler des règles dans leur club de foot

Mais il n’y a pas que dans le sport de très haut niveau qu’un tabou sur les règles plane sur la pratique sportive. C’est ce qu’ont voulu montrer deux associations, Règles Élémentaires et le
Fondaction du Football, à travers une enquête intitulée « J’ai mes règles, je fais du foot ».

Menées auprès de plus de 622 joueuses, de 11 à 18 ans, dans des dizaines de club de football français, leurs recherches révèlent qu’un 1 joueuse sur 3 est stressée d’aller à l’entraînement quand elle a ses règles. Et pour cause, 41 % d’entre elles ne se sentent pas à l’aise d’aborder le sujet dans leur club, constate l’étude.

« Au-delà du stress, qui alerte déjà sur la pression menstruelle ressentie au quotidien, ce sont près de 40 % des joueuses qui ont déjà manqué un match à cause de leurs règles », dénoncent dans une tribune au HuffPost les associations qui luttent contre la précarité menstruelle. Rappelant que le chemin à parcourir pour l’égalité dans le football est encore long, elles appellent à une mobilisation collective « pour faciliter la formation des coachs sur la santé menstruelle ».

La tribune complète est à retrouver ici : « Les règles ne s’arrêtent pas aux portes du vestiaire, la santé menstruelle doit être mieux intégrée au sport » – TRIBUNE

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