Goalball, boccia… On a suivi la première journée des Paralympiques à l’Arena Paris Sud
JEUX PARALYMPIQUES – Dix-huit jours après les toutes dernières épreuves des Jeux olympiques de Paris, rien n’a changé ou presque au coup d’envoi de celles des Jeux paralympiques, dont la magnifique cérémonie d’ouverture s’est déroulée la veille au soir sur la place de la Concorde. Si sur les sites d’épreuves les athlètes ont laissé la place aux para-athlètes, dans les tribunes, l’ambiance ne semble, déjà, pas avoir varié d’un iota.
Le HuffPost a pu le constater lors de la première journée de compétitions ce jeudi 29 août sur le site de la porte de Versailles, l’Arena Paris Sud, qui concentre trois sports : le para tennis de table, la boccia et le goalball, ces deux derniers sports n’ayant pas d’équivalent olympique.
• 11h30, para tennis de table, Arena Paris Sud 4
La bonne nouvelle pour commencer, c’est que le public répond présent pour le début de ces Jeux à l’Arena Paris Sud 4. Pour la première session proposant des matchs en simple et en double, les 6 500 places étaient presque toutes occupées en fin de matinée. Et forcément, cela fait du bruit, surtout quand des paires françaises sont engagées. Mateo Boheas et Thomas Bouvais ont pu le constater lors de leur victoire en cinq sets contre un double australien en 8e de finale dans la catégorie MD18 (lire ici notre article sur les catégories de handicap), entre les déjà nombreux « Allez les Bleus » entendus et drapeaux tricolores brandis dans les travées.
Cela s’est moins bien passé pour Florian Merrien et Nicolas Savant-Aira, battus par des Chinois au terme d’un match haletant en cinq sets. Mais ce qui est sûr, c’est que cette salle du para tennis de table risque d’être souvent aussi survoltée que lors des exploits des frères Lebrun ici même il y a un mois.
Notons aussi qu’une des quatre tribunes est réservée aux détenteurs du Pass Découverte – Paris Sud, qui, pour 24 euros la journée, peuvent se rendre sur les trois sites de la porte de Versailles aux moments qu’ils souhaitent.
• 13h, boccia, Arena Paris Sud 1
Changement de décor à l’heure du déjeuner, et surtout, changement d’ambiance. Pour la boccia à l’Arena Paris Sud 1, les para-athlètes ont besoin d’un maximum de concentration pour ce sport purement paralympique, une sorte de pétanque se jouant avec des balles en cuir de poids inégal. Lors des quatre manches disputées, les concurrents doivent inscrire le plus de points, en s’approchant au plus près du « jack », une balle blanche faisant office de cochonnet.
Pour cette première session matinale sur le même site qui avait vu les volleyeurs français triompher début août, mais dont la capacité a été réduite de 10 000 à 4 000 places, il n’y a pas vraiment foule dans les tribunes. À vue d’œil, on dénombre environ 400 spectateurs. Sur l’aire de jeu, les huit terrains sont eux tous occupés, par le début du tournoi féminin en simple dans la catégorie BC4 (des sportifs atteints d’un handicap affectant tous les membres et le tronc, mais n’ayant pas de troubles de la coordination). Une aire de jeu d’ailleurs bien remplie puisqu’en plus des concurrents, on y trouve aussi un arbitre par rencontre, un assistant pour pousser les fauteuils si besoin et les différents entraîneurs.
Dans le public, la quiétude est sporadiquement troublée par quelques encouragements après un beau lancer, essentiellement de la part de proches du para-athlète ou membres de sa délégation. « C’est lent », a-t-on pu entendre dans les coursives de l’enceinte. C’est sûr, les spectateurs devront se familiariser avec ce sport de précision et de concentration, que l’on ne voit finalement à la télévision qu’une fois tous les quatre ans.
• 15h, goalball, Arena Paris Sud 6
La journée se poursuit à l’Arena Paris Sud 6, qui avait notamment accueilli la phase de groupes des tournois de handball lors des JO. Pour les Paralympiques, la capacité a quasiment été conservée, et pour le match féminin de goalball entre la France et le Canada au cœur de l’après-midi, les 5 000 sièges ont presque tous trouvé preneur. « On est venu pour le côté insolite de ce sport. On ne connaît pas forcément toutes les règles donc on va apprendre un peu en même temps que le match sur le téléphone… », glisse deux Bretons rencontrés avant le match.
Mais la ferveur d’avant-match dans les tribunes s’est tue au coup d’envoi pour une bonne raison : pour ce sport unique, mélange de handball, water-polo et balle au prisonnier, il faut impérativement faire le silence.
Les trois coéquipières de chaque pays, dont on a bandé les yeux, doivent en effet pouvoir entendre en permanence le bruit du ballon de 1,250 kg dans lequel ont été insérés deux grelots. L’objectif, inscrire le plus de buts en attaque et défendre collectivement sa cage, longue de neuf mètres, en défense. Le public a bien compris le message. Un silence religieux se fait après les « quiet please » de l’arbitre principal, alors que les phases de jeu plutôt longues peuvent se succéder au cours des deux mi-temps de 12 minutes.
Malgré un soutien des grands jours lors des quelques arrêts de jeu et temps morts, l’équipe de France n’a pu que constater les dégâts dans un match à sens unique : les Canadiennes l’ont emporté 10-0 (le match prend automatiquement fin lorsque et si l’écart atteint 10 buts). Mais de bout en bout, cet enthousiaste public français, parmi lequel on a pu voir beaucoup de familles en ces derniers jours de vacances scolaires d’été, n’a cessé d’espérer un but des Bleues. En vain. Mais l’essentiel semblait ailleurs, entre découverte d’un sport inédit, nouveau moment de communion national et soutien sans faille pour ces sportives non-voyantes et malvoyantes.
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