Griezmann avait le meilleur message pour Agbégnénou après sa médaille de bronze
JUDO – Clarisse Agbégnénou a dû se contenter d’une médaille de bronze aux Jeux de Paris. Ce mardi 30 juillet, dans la catégorie des – de 63 kg, la championne olympique de Tokyo a été battue en demi-finale par la Slovène Andreja Leski, avant de s’assurer malgré tout une place sur le podium en venant à bout de l’Autrichienne Lubjana Piovesana. Un résultat forcément décevant pour la sextuple championne du monde. Mais sur X (ex-Twitter), Antoine Griezmann, qui suit avec une totale assiduité les résultats des Bleus aux JO, a eu un mot très touchant pour la judoka de 31 ans.
« ALERTE MEDAILLE ! BRAVO Clarisse ! La médaille d’or est dans tes bras », a-t-il écrit dans ce qui est déjà devenu son style habituel, accompagnant ses mots d’une photo de la Française avec sa fille Athéna dans les bras. Or ceux qui connaissent un peu le parcours de la championne savent à quel point sa fille, née en 2022, est importante dans sa vie.
Car Clarisse Agbégnénou l’emmène partout, en compétition, en entraînement, en stage, l’allaite entre deux combats, lui met autour du cou les médailles qu’elle glane, brisant les codes établis dans le traditionnel monde du judo. Alors c’est tout naturellement avec sa fille que la championne a oublié sa déception, également entourée de son mari et de sa mère.
Un changement de vie qui n’a pas sans été sans conséquence pour la championne : Clarisse Agbégnénou a connu une première année de retour de compétition difficile, psychologiquement et mentalement. Comme elle le confie régulièrement dans les médias et notamment dans un documentaire inédit qui sera diffusé en août sur France 2, il lui a fallu d’abord admettre qu’elle était devenue « une athlète totalement différente » à la suite de sa grossesse.
Impression de repartir à zéro, kilos à perdre, sommeil en moins, hormones… Une fois habituée à ces changements, la présence de sa fille est surtout devenue une force démesurée qui la porte, en plus d’être désormais la « mascotte » de l’équipe de France féminine de judo. Doyenne des Bleues à 31 ans, « Gnougnou » est au sein de l’équipe de France « la maman, la daronne », s’amuse Shirine Boukli, une des benjamines, auprès de l’AFP.
Son « superpouvoir »
Clarisse Agbégnénou tire aussi sa force de sa propre petite enfance. Née prématurée, deux mois avant le terme, à l’automne 1992 à Rennes, elle a été réanimée avec son jumeau Aurélien et a passé ses quatre premières semaines en couveuse, alimentée par perfusion. Ce qui lui donnera son mental de « battante » et sa force de caractère, qu’elle appelle son « superpouvoir ».
Avant sa grossesse, déjà, ses combats débordaient des dojos. Elle avait participé au développement de culottes menstruelles pour une marque spécialisée, était devenue marraine de l’association SOS Préma, aidant les enfants prématurés, ou avait posé en Une de L’Équipe Magazine pour un dossier sur les seins des sportives.
Six fois championne du monde, elle est la Française la plus titrée de tous les temps en judo, dans sa catégorie des -63 kg, et n’est dépassée au niveau planétaire que par son compatriote Teddy Riner (11 sacres mondiaux) et par la Japonaise Ryoko Tani (7 titres mondiaux et 2 olympiques chez les – 48 kg). En 2023, après la naissance d’Athéna donc, elle a d’ailleurs réussi un retour fracassant en remportant une sixième couronne mondiale.
En mai, elle a manqué l’occasion de remporter un septième sacre mondial, finissant en bronze. Alors « en colère » envers elle-même, l’exigeante championne se projetait vers les JO de Paris. Mais comme l’a souligné Griezmann, sa force est toujours dans ses bras : c’est Athéna.
Une fois réconfortée par sa fille, elle a d’ailleurs assuré : « Je ne vais pas finir comme ça », donnant rendez-vous aux JO de Los Angeles en 2028. Et avant cela, une autre échéance l’attend : le judo par équipes mixtes, ce samedi à Paris. « Je serai là, j’ai encore de l’énergie », a-t-elle promis. Avec Athéna en tribune, on peut en être certain.
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