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Grossesse et pistes de ski ? Il faut se détacher « des croyances », pour cette athlète

SPORT – « Il faut se détacher un peu des croyances, des “on ne peut rien faire quand on est enceinte”. » Alors qu’elle doit accoucher de son premier enfant début janvier, Chloé Trespeuch, double médaillée olympique de snowboard cross, continue son entraînement sur les pistes de ski. À huit mois de grossesse, elle estime que le « meilleur guide » des femmes enceintes pour savoir ce qu’elles peuvent faire ou non, ce sont leurs « sensations ».

« Ce serait bien qu’on ait un peu plus de liberté en tant que femme de vivre notre grossesse comme on l’entend », souligne-t-elle dans une interview donnée au Parisien ce lundi 9 décembre. À 30 ans, la double médaillée olympique de Sotchi en 2014 et Pékin en 2022 a découvert au fil de sa grossesse qu’elle pouvait « faire plein de choses », contrairement aux idées reçues.

« J’ai passé cette phase de culpabilité où tu as l’impression que tu ne peux rien faire. Petit à petit, j’ai pris confiance en cette grossesse et en mon corps qui change. Je peux toujours faire de la musculation, en adaptant évidemment. Du cardio aussi », décrit-elle.

« Les femmes finissent leurs carrières plus tôt »

Tout en précisant que sa grossesse se passe bien et qu’elle bénéficie d’un « bon encadrement », l’athlète déplore dans sa discipline un « manque d’exemples et de modèles » de femmes enceintes durant leur carrière. « Nous par exemple, dans les sports d’hiver, on voit que les femmes finissent leurs carrières plus tôt justement pour ce projet bébé. C’est frustrant de se priver de la fin de sa carrière pour ça », souligne-t-elle.

Elle se projette déjà, après son accouchement en janvier, vers la préparation des prochains Jeux Olympiques d’hiver de Milan-Cortina en 2026. Côté logistique, elle compte sur la présence du papa. Elle n’envisage pas, comme certaines athlètes, d’emmener son bébé en stage d’entraînement. « J’ai envie d’allaiter donc les quatre premiers mois, on sera toujours ensemble mais je pense qu’après, je partirai. Ça sera cinq jours de stage, où je suis à fond à l’entraînement, et quand je suis à la maison, je suis à fond avec le bébé », résume-t-elle.

Une pratique adaptée

Pour le grand public, les médecins estiment que la pratique du ski pour les femmes enceintes est autorisée durant le premier trimestre, en restant vigilante face aux risques de chute et de collision. À partir du deuxième trimestre, il est en principe déconseillé de chausser des skis.

Car lors de la grossesse, le développement abdominal de l’utérus provoque des changements dans les repères dans l’espace, la stabilité, des appuis, de l’équilibre. « La grossesse crée aussi une instabilité ligamentaire, avec plus de risques d’entorse de cheville », estimait auprès du HuffPost Carole Maitre, gynécologue et médecin du sport à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), au moment de Jeux Olympiques de Paris.

En revanche, chez les athlètes, le fait de continuer un entraînement, adapté à chaque trimestre, permet une meilleure récupération des performances après la grossesse. « Et surtout, ça renforce leurs motivations et leur engagement, quand c’est leur choix bien entendu, souligne-t-elle. La grossesse en cours de carrière, ça galvanise souvent les sportives, ça les pousse à faire encore plus et encore mieux. »

Elle insiste sur le fait qu’il n’y a « pas de limite sur le retour à la performance » après l’accouchement, qui se fera progressivement, sans aller trop vite. « Beaucoup de sportives ont été médaillées après leur grossesse », glisse-t-elle.

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