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Il n’y a pas qu’à Paris que la soirée de Ligue des Champions sera surveillée de près

SPORT – La finale de la Ligue des champions entre le PSG et l’Inter Milan ce samedi 31 mai prévoit déjà d’être un casse-tête sécuritaire dans la capitale, notamment en cas de victoire de Paris et d’une éventuelle parade sur les Champs-Élysées le lendemain.

Mais à un peu plus de 650 kilomètres au sud de la capitale, dans une certaine ville portuaire au bord de la Méditerannée, ce match sera tout aussi scruté. À Marseille, les autorités se préparent également à une nuit agitée, quel que soit le résultat.

« Les services de police ont détecté un risque de célébration sur la voie publique en fonction du résultat de cette finale », affirmait ainsi la préfecture de police des Bouches-du-Rhône auprès de L’Équipe dès le 21 mai dernier. Un dispositif de sécurisation de la voie publique sera « prêt à être déployé et adapté à toutes les circonstances », poursuivait la « PP 13 » auprès du quotidien sportif.

Une « soirée à risques » en cas de victoire parisienne

Scénario A : le Paris Saint-Germain terrasse l’Inter Milan, et devient le deuxième club français à soulever la Ligue des champions, 22 ans après l’Olympique de Marseille. Dans ce cas, des incidents dans la cité phocéenne sont redoutés par la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. « C’est normal d’anticiper cela, une victoire du PSG, avec la rivalité existante, pourrait faire perdre la tête à certains », explique auprès de RMC Sport une source policière locale. « Vous associez cela à la délinquance d’opportunité et vous pouvez obtenir une soirée à risques, c’est donc normal de préparer un dispositif qui sera prêt à être déployé samedi soir », poursuit-elle.

À noter que contrairement à la dernière finale de Ligue des Champions du PSG, en 2020, aucun arrêté préfectoral n’a été pris pour… interdire le port d’un maillot du PSG à Marseille. Il y a cinq ans, un texte interdisant « d’arborer les couleurs du PSG » – sous peine d’une amende pouvant grimper jusqu’à 300 000 euros et une peine de six mois de prison – avait provoqué un tollé, avant d’être finalement abrogé en moins de 24 heures.

Toutefois, il n’y a pas besoin d’être préfet de police pour vivement déconseiller à un fan parisien de célébrer une éventuelle victoire du PSG sur le Vieux-Port avec un maillot d’Ousmane Dembélé ou de Bradley Barcola. Jérémy, supporter parisien ayant vécu la finale de 2020 du PSG à Marseille, se souvient par exemple auprès de l’AFP avoir « entendu dans la rue, dans les restos, des trucs à limite de la haine », qui l’avaient « vraiment choqué ».

Et si le PSG perd ?

Scénario B : comme il y a cinq ans face au Bayern Munich, le PSG s’écroule en finale face à l’Inter, et ne saisit de nouveau pas l’occasion d’inscrire son nom au palmarès de la plus belle des coupes d’Europe. Dans ce cas, ce seraient « plutôt des célébrations que l’on devrait voir dans le centre-ville » de Marseille, affirme auprès de RMC Sport la même source policière.

Tout laisse en effet à penser qu’on sera assez loin d’avoir « toute la France derrière le PSG », comme l’assurait la ministre des Sports, Marie Barsacq. Du moins, pas à Marseille, malgré le soutien à Paris de certaines légendes de la ville, de Zinédine Zidane à Didier Deschamps jusqu’au buteur de la finale de 1993, Basile Boli.

Preuve en est : les maillots de l’Inter Milan sont en rupture de stock un peu partout dans la cité phocéenne, comme le racontent plusieurs patrons de boutiques sportives marseillaises auprès de TF1 ou de France 3. Si ces enseignes ne disposaient pas de stocks conséquents de maillots du club italien, pas particulièrement populaire en France, cela donne tout de même un indice du niveau d’engagement de certains supporters marseillais. Et des possibles célébrations spontanées auxquelles on pourrait assister ce samedi soir.