La nouvelle star de la natation aux Mondiaux est Chinoise et a seulement… 12 ans
SPORT – Aux Mondiaux de natation, les regards auraient dû se tourner vers Summer McIntosh, l’une des immenses stars des JO de Paris avec ses 3 médailles d’or à seulement 17 ans, et encore une fois l’immense favorite de toutes les courses où elle s’aligne. Mais ces derniers jours, la nageuse canadienne semble quelque peu éclipsée par la grande attraction de ces championnats du monde : Yu Zidi, prodige chinoise de 12 ans, qui se révèle aux yeux du monde.
La collégienne, surnommée en Chine « la petite fille d’acier », n’a pas raté son entrée, se qualifiant dimanche pour la finale du 200 m quatre nages avec le septième temps des demi-finales en 2’10”22, améliorant de 41 centièmes son record établi au printemps et pulvérisant son temps des séries du matin (2’11”90). Elle y retrouvera Summer McIntosh, immense favorite de l’épreuve.
Yu Zidi avait déjà stupéfié le milieu de la natation en mai, lors des championnats de Chine, avec des chronos impressionnants. Elle y avait d’abord amélioré une première fois le record mondial dans sa catégorie d’âge sur 200 m quatre nages. Elle avait ensuite survolé le 400 mètres quatre nages en 4’35”53. Un temps qui lui aurait permis de terminer… quatrième aux JO de Paris. Sur 200 mètres papillon, également, elle s’était imposée avec une performance qui l’aurait placée au pied du podium olympique.
Ces résultats ont ouvert les portes des Mondiaux de Singapour à cette jeune fille qui a commencé la natation un peu par hasard. « Cet été-là, il faisait vraiment super chaud, alors je suis allée au parc aquatique avec mon père », a-t-elle raconté à l’agence de presse officielle Chine nouvelle. « J’allais souvent dans les piscines pour me rafraîchir (…) et un entraîneur m’a repérée », a-t-elle expliqué. Aujourd’hui, elle jongle entre les cours, les entraînements et les attentes qu’implique son statut d’étoile montante du sport chinois.
Du « jamais vu »
« Mes journées sont très remplies, je n’ai pas beaucoup de temps. Mais c’est aussi très enrichissant », a-t-elle déclaré. Révélée au niveau national l’an dernier, Yu Zidi est déjà comparée à sa compatriote Ye Shiwen, devenue à 16 ans la plus jeune nageuse chinoise médaillée olympique, aux JO de Londres en 2012. Son entraîneur Li Chao a loué son « excellent sens de la course », et sa concentration qui « dépasse largement » celle des sportifs de son âge.
La natation est un sport où l’extrême précocité de ses athlètes est fréquente, notamment car il n’existe pas de minimum d’âge pour participer aux épreuves de course. Ainsi, la Canadienne Summer McIntosh avait elle-même participé aux JO de Tokyo de 2021 à seulement 14 ans, frôlant une première médaille de bronze. Si l’on remonte un peu plus, la Japonaise Kyōko Iwasaki était même devenue championne olympique du 200 m brasse à seulement 14 ans et six jours.
L’expérimenté entraîneur australien de l’équipe chinoise Michael Bohl en est néanmoins convaincu : « Je n’ai jamais vu une fille de 12 ans nager de cette façon », a-t-il affirmé à la télévision d’État CCTV. « Si elle continue sur cette lancée, elle deviendra un pilier de la natation chinoise », a-t-il poursuivi.
La natation chinoise soupçonnée de dopage
La nouvelle pépite apporte un peu de sang neuf à la natation chinoise largement soupçonnée de dopage. Les nageurs de l’Empire du milieu étaient arrivés aux JO de Paris l’an passé dans un climat de suspicion, après que des médias eurent rapporté que 23 membres de l’équipe, dont Qin Haiyang et Zhang Yufei, avaient été contrôlés positifs à une substance interdite, la trimétazidine (TMZ), lors d’une compétition nationale fin 2020 et début 2021.
Après enquête, les autorités antidopage chinoises ont conclu que la substance avait été ingérée de manière involontaire, en raison d’aliments contaminés dans l’hôtel où séjournaient les athlètes. L’Agence mondiale antidopage (AMA) a jugé l’explication crédible et n’a pas sanctionné les nageurs.



