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Le village olympique, qui ouvre aux athlètes ce 18 juillet, a un futur tout tracé

JO DE PARIS 2024 – C’est une ville récemment sortie de terre, mais qui connaît déjà ses deux prochaines vies. Au carrefour entre Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen, trois communes de Seine-Saint-Denis, au nord de Paris, le village olympique, inauguré par Emmanuel Macron le 29 février, ouvre ses portes aux athlètes à partir de ce jeudi 18 juillet.

Une forme d’achèvement pour ce chantier colossal, qui a connu des aménagements jusqu’à la dernière minute avant que les premiers athlètes des Jeux olympiques ne prennent possession des lieux. Temporairement en tout cas, car au terme des Jeux paralympiques en septembre, le quartier deviendra un espace d’habitation voulu comme très moderne.

· Jusqu’au 18 juillet : le Cojo a pris possession des lieux

Les 82 bâtiments du village ont été achevés avant le mois de mars, quand le Cojo a reçu les clés. Depuis, l’organisateur a peaufiné ces dernières semaines l’aménagement et les détails du complexe qui s’étend sur 52 hectares.

En l’occurrence, les milliers de lits en cartons et tables de chevet dans les chambres, l’installation de 2 500 climatiseurs malgré la promesse initiale d’Anne Hidalgo ou encore celle de 200 fontaines à eau (et à sodas) prévues pour remplir sa gourde. Sur ce dernier point, l’organisation a souhaité un village où la moindre bouteille en plastique est proscrite.

Plus important encore : l’immense nef de la Cité du cinéma, fondée par Luc Besson à Saint-Denis, va se transformer pendant un mois et demi comme restaurant des athlètes, « le plus grand du monde cet été » dixit Tony Estanguet (3 300 places assises).

Et cela sans même parler de l’épicerie, des laveries, du commissariat, du salon de coiffure, de la salle de fitness, du bar (sans alcool) ou encore du centre multiconfessionnel, qui ont progressivement vu le jour jusqu’à cette date du 18 juillet. Ou de la polyclinique qui ouvre à Saint-Ouen.

· Jusqu’en septembre : un événement planétaire

Si le Cojo voit aussi grand, c’est parce que près de 15 000 sportifs (dont certains avec leur staff) s’installeront progressivement dans le village de Seine-Saint-Denis durant les JO puis les Paralympiques, à partir de ce jeudi, un top départ qui se fera comme de coutume en présence du président du Comité international olympique Thomas Bach.

Le temps des épreuves, le restaurant des athlètes, ouvert 24h sur 24, servira 40 000 repas par jour selon les estimations des organisateurs, tandis que l’on trouvera aussi six « grab and go » disséminés dans le village olympique. Une douzaine de conciergeries s’occuperont de l’entretien des appartements (dont les occupants changeront au fur et à mesure du déroulé des épreuves), des vélos et des navettes électriques permettront la circulation de ses éphémères habitants… Bref, une véritable ville dans la ville.

· 2025 : un quartier presque comme les autres

Au contraire de certains précédents historiques calamiteux, à l’image du village olympique édifié pour les Jeux de Rio en 2016 et désormais à l’abandon, cette notion de ville est vouée à perdurer après les JO. C’est en ce sens qu’à la mi-septembre, une fois les Jeux paralympiques clos, les ouvriers feront leur retour sur le site pour quelques travaux et devront rendre les appartements habitables pour des familles.

À terme, 6 000 habitants doivent en effet venir occuper les logements construits au cours des sept dernières années, et 6 000 salariés y travailleront. L’espace clinique deviendra une école d’ostéopathie et 35 classes de maternelle et de primaire seront créées au sein de deux groupes scolaires. Et la Solideo, l’établissement public en charge du chantier, de mettre en avant des équipements modernes : un nouveau pont enjambant la Seine, des logements bénéficiant d’isolation moderne, un mur antibruit pour éloigner l’autoroute A86, la future gare Pleyel envisagée comme un carrefour entre les futures lignes du Grand Paris Express…

Reste que pour que le village perde son qualificatif olympique et devienne un quartier comme les autres, il faudra trouver des habitants. Ce qui ne semble pas forcément gagné. Fin février, comme le rapportait Le Monde dans un article, les acheteurs ne se bousculaient pas pour acquérir les premiers biens mis en vente depuis l’été 2023. En cause ? Le prix élevé du m² pour le secteur (7 000 euros en moyenne) et la hausse des taux bancaires. La présidence assure toutefois que des aides sont prévues en cas de difficultés à remplir les logements, tandis que les promoteurs immobiliers, eux, ont déjà dû baisser leurs prix pour tenter de trouver des acquéreurs.

Quoi qu’il arrive, ces promoteurs récupéreront les biens remis à neuf en début d’année prochaine, et visent une installation des premiers occupants à l’été 2025. Avec, aussi, un objectif d’inclusivité, à savoir qu’il existera du logement locatif social et du logement locatif intermédiaire (à des prix plus bas que le marché).

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