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L’engouement pour le bob des volontaires des JO est tel qu’il se revend déjà à prix d’or

MODE – On le sait : le bob est tendance. Mais celui que portent les 45 000 volontaires des Jeux olympiques de Paris 2024 sur leur tête, lui, l’est encore plus. Depuis le lancement de la compétition sportive dans la capitale, le petit chapeau bariolé « made in » Decathlon ne fait pas seulement tourner la tête dans les stades, il se revend aussi à prix d’or.

Sur Vinted, où les annonces se multiplient, le prix de certains bobs peut atteindre les 250 euros. Ce jeudi, un exemplaire « neuf sans étiquette » a été vendu pour 190 euros, un jour seulement après la mise en ligne de l’article sur le site de vente de vêtements d’occasion.

Ce n’est pas un cas isolé : tous les produits de l’équipement fourni aux volontaires sont concernés. Le maillot oscille, par exemple, entre 100 et 150 euros. Comptez 100 euros pour le lot de quatre paires de chaussettes, 180 pour la montre, et même 375 pour le gros gant rose utilisé pour indiquer la direction. Quid des baskets ? Un utilisateur les propose à 300 euros.

Decathlon alerte

« C’est problématique, s’inquiète Virginie Sainte-Rose, patronne de la collaboration entre Decathlon et Paris 2024. Cela peut causer des soucis si des gens, qui ne sont pas des volontaires, sont vus avec pendant les Jeux (olympiques ou paralympiques). » Parmi les 300 000 candidatures, 45 000 ont été retenues pour intégrer les volontaires. Leurs profils ont tous été vérifiés, puis validés après des enquêtes administratives.

« Normalement, ils n’ont pas le droit de faire ça avant la fin de la compétition sportive », continue la directrice du partenariat. Or, la revente n’est peut-être pas de leur initiative. « L’engouement est tel que certains d’entre eux se sont fait voler leurs affaires, nous précise-t-elle. L’un d’entre eux nous a confié garder le cordon de son bob autour du cou après avoir vu un des bénévoles se faire subtiliser le sien sur sa tête. »

Ce petit business traduit en tout cas le fort intérêt des Parisiens et des touristes pour l’uniforme des bénévoles, assaillis par des questions sur l’origine de leur look, comme plusieurs d’entre eux l’ont raconté à 20 Minutes. « On n’arrête pas de nous demander où trouver notamment le bob, le tee-shirt et le sac banane », précise Virginie Sainte-Rose.

Les raisons de l’engouement

Si leurs utilisateurs vantent l’aspect pratique des vêtements (le pantalon peut se transformer en short), l’équipementier sportif dit, lui, avoir soigné son design, qui joue sur l’aspect contemporain de certaines tendances des habits ou accessoires de « workwear » à l’image de son petit chapeau en forme de cloche. Longtemps associé au modèle Cochonou, il a conquis le cœur des podiums, puis des enseignes de fast fashion il y a de ça plusieurs années.

L’engouement n’est pas si surprenant, il s’inscrit dans la nouvelle notoriété dont jouit Décathlon depuis peu. En juin, un de ses vélos – désormais en rupture de stock – a fait fureur sur le Tour de France. Et alors que Kanye West a été aperçu, en février, se balader tout de « Decat » vêtu, plusieurs rappeurs français, tels que SCH et JUL, ont déjà clamé leur amour pour la griffe de sport, première marque préférée des Français, en 2023.

« Je ne dirais pas qu’on est en retour de hype, mais qu’on est identifié comme une marque d’habillement accessible », commente Virginie Sainte-Rose. Conséquence évidente de l’effort de modernisation de l’entreprise entrepris récemment.

L’uniforme, bientôt en magasin ?

Nouveau logo, abandon de plusieurs marques, reconfiguration des magasins… Même le slogan a changé. Oubliez « À fond la forme ». Place à « Ready to play ». Une phrase « catchy » en anglais, signe de la volonté de l’entreprise de se développer davantage vers l’international, comme l’avait précisé sa PDG, Barbara Martin Coppola, lors d’une présentation à la presse des nouveaux objectifs au printemps dernier.

Même si la plupart des 15 millions de touristes venus pour les JO sont Français, la compétition « est un grand moment de visibilité sur l’extérieur », confirme Virginie Sainte-Rose. « Il est loin le temps d’un design appauvri, pas travaillé », nous dit-elle, saluant le savoir-faire des designers de l’entreprise mis en avant par l’uniforme des volontaires.

De quoi espérer le voir bientôt en boutique ? Pas si vite. Il reste du stock, mais les pièces (y compris celles inspirées de modèles déjà existants) restent la propriété du comité olympique. L’autorisation de les commercialiser pourrait changer le cours des choses. Du moins, sur Vinted.

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