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L’Espagnol Pedro Sanchez appelle à traiter Israël comme la Russie dans toutes les compétitions sportives

INTERNATIONAL – Le ton monte encore d’un cran entre Madrid et Tel-Aviv. Après un Tour d’Espagne chaotique, conclu dimanche dans la capitale espagnole au milieu des manifestations propalestiniennes, le Premier ministre espagnol a pris la défense des manifestants. Tout en envoyant un message fort à destination d’Israël.

Ce lundi 15 septembre, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez est donc revenu avec des mots forts sur les événements qui ont encore secoué la Vuelta dimanche pour son dernier jour de course dans les rues de Madrid. Car après avoir condamné toute forme de violence, il a salué l’action des manifestants.

Le Premier ministre a même fait part de son « immense respect » et de sa « profonde admiration pour une société civile espagnole qui se mobilise contre l’injustice » et « défend ses convictions de manière pacifique ». Une manière de saluer une fois de plus les mobilisations qui ont perturbé l’épreuve cycliste quasiment tous les jours depuis son départ le 23 août.

Israël, Russie, même combat

Des mots qu’il avait déjà eus ces derniers jours en direction des manifestants propalestiniens. Sauf que cette fois, Pedro Sanchez est allé encore plus loin en estimant qu’Israël ne devrait participer à « aucune compétition internationale (…) tant que la barbarie continuerait » à Gaza. Sur les routes de la Vuelta 2025, l’équipe israélienne Israel-Premier Tech avait été l’une, si ce n’est, la cible principale des manifestants.

Le Premier ministre espagnol, très critique à l’égard du gouvernement de Benjamin Netanyahu, estime que l’État hébreu devrait subir les mêmes sanctions sportives que celles appliquées à la Russie de Vladimir Poutine depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Depuis cette date fatidique pour l’Ukraine, la Russie a été exclue de toutes les compétitions sportives majeures comme l’Euro de football, la Ligue des champions ou les tournois ATP et WTA de tennis. Et seuls les sportifs participants sous bannière neutre sont encore autorisés en compétition, comme ce fut le cas lors des JO de Paris 2024. C’est aussi le cas le reste de l’année, notamment dans les sports individuels comme le tennis, ou plusieurs joueurs peuvent quand même prendre part aux tournois, mais uniquement sous drapeau neutre. Celui de la Russie ayant été banni de la plupart des grandes instances sportives internationales.

« Une honte pour l’Espagne »

C’est donc vers cette solution que souhaite tendre Pedro Sanchez, dont un membre du gouvernement a déjà évoqué une solution similaire pour le volet culturel. En effet, son ministre de la Culture Ernest Urtasun a estimé que l’Espagne devrait désormais boycotter la prochaine édition du concours Eurovision tant qu’Israël fait partie des candidats conviés en 2026. Une idée déjà suivie par plusieurs pays comme « l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas ».

Les relations entre Israël et l’Espagne, qui a reconnu l’État de Palestine dès 2024, sont particulièrement tendues depuis plusieurs mois. Et elles se sont encore dégradées il y a une semaine avec l’annonce par Pedro Sánchez de nouvelles mesures contre Tel-Aviv pour « mettre un terme au génocide à Gaza ».

« L’Espagne, comme vous le savez, ne possède pas de bombes nucléaires, ni de porte-avions, ni de grandes réserves de pétrole. Nous ne pouvons pas, à nous seuls, arrêter l’offensive israélienne. Mais cela ne veut pas dire que nous n’allons pas cesser d’essayer. Parce qu’il y a des causes qui valent la peine d’être défendues, même si nous ne sommes pas les seuls à pouvoir les gagner », avai-t-il lâché la semaine dernière, selon un discours rapporté par Euronews.

Face au durcissement du discours espagnol, le ministre israélien des Affaires étrangères Gidéon Saar a affirmé dimanche soir que Pedro Sánchez et son gouvernement étaient « une honte pour l’Espagne » après l’arrêt de la Vuelta pour cause de manifestations propalestiniennes. Il a même accusé le chef du gouvernement espagnol d’avoir lui-même « encouragé les manifestants à sortir dans les rues » pour stopper la course cycliste.