On vous résume l’affaire opposant Mbappé au PSG, qui s’ouvre aux prud’hommes ce lundi
JUSTICE – Le 10 mai 2024, la star du foot français Kylian Mbappé annonçait son départ du Paris-Saint-Germain à l’issue de la saison pour rejoindre son club de rêve : le Real Madrid. Un départ acté dans la douleur entre le natif de Bondy et la direction du club de la capitale qui conduit désormais les deux parties aux prud’hommes de Paris ce lundi 17 novembre.
Au cœur de ce litige, une somme de 55 millions d’euros réclamée par Kylian Mbappé à son ancien employeur, ainsi qu’une « demande de requalification de CDD en CDI », selon une source judiciaire à l’AFP. Ce lundi devant le conseil des Prud’hommes de Paris, le joueur a réclamé 263 millions d’euros pour la requalification de son contrat et pour la reconnaissance du harcèlement moral qu’il estime avoir subi avant son départ.
En face, les avocats du PSG ont demandé 240 millions d’euros au meilleur buteur de l’histoire du club, en compensation d’un transfert avorté au club saoudien d’Al Hilal que le footballeur avait décliné en juillet 2023. Alors que cette audience très attendue s’est tenue ce lundi, Le HuffPost vous résume l’affaire dont la conclusion devrait toutefois intervenir d’ici plusieurs mois en raison des délais en vigueur aux Prud’hommes.
· Les origines du contentieux
Pour bien comprendre les enjeux de ce bras de fer, il faut revenir quelques années en arrière. Lors de l’été 2023, l’attaquant avait été placé dans le fameux « loft » du PSG. Une pratique qui consiste à mettre des joueurs à l’écart de l’effectif principal pour des raisons sportives ou contractuelles. Bien que flirtant avec les limites de la légalité, elle reste récurrente dans les clubs de football. En l’occurrence, le but était de convaincre − pour ne pas dire contraindre − Kylian Mbappé de prolonger son contrat avec le PSG en le privant de la tournée estivale en Asie.
Une mise à l’écart peu appréciée par le footballeur, qui avait précédemment fait comprendre à la direction parisienne son intention de partir à l’issue de son contrat, à la fin de la saison 2023-2024. « Il ne peut pas partir gratuitement. C’est non négociable », jugeait à l’époque le président Nasser Al-Khelaïfi. « Après des discussions très constructives et positives entre le Paris Saint-Germain et Kylian Mbappé, le joueur a été réintégré dans l’équipe première d’entraînement ce matin », avait finalement annoncé la direction parisienne en marge de la première journée de Ligue 1 de la saison 2023-2024.
· Ce que réclame Kylian Mbappé
Dans ce contexte houleux, l’attaquant français avait quitté le PSG libre de tout contrat un an plus tard. Non sans envoyer un courrier à son ancien club pour réclamer plusieurs impayés. Pour un montant total de près de 55 millions d’euros bruts, qui n’a jamais été versé par le PSG.
Ce versement comprend le dernier tiers d’une prime à la signature (de 36 millions d’euros bruts) qu’il aurait dû toucher en février 2024. À cela s’ajoutent les trois derniers mois de salaire de son contrat (avril, mai et juin), ainsi qu’une « prime éthique » sur ces trois mêmes mois. Selon l’avocate du joueur, Me Delphine Verheyden, l’impayé dû par le PSG « représente 55 millions d’euros, dont 30 millions d’euros d’impôts destinés à l’État français, auxquels s’ajouteront les charges sociales patronales (45 millions d’euros) que le club devra également verser. Au final, sur près de 100 millions d’euros de coût total pour le PSG, 25 % reviendront au joueur et 75 % aux finances publiques ».
L’entourage du joueur invoque l’absence d’accord avec le club pour renoncer à ces sommes. À l’inverse, le PSG dit s’appuyer sur un accord verbal à l’été 2023, stipulant que le joueur, appelé à partir sans indemnité de transfert, abandonnait une partie des sommes dues en fin de contrat pour préserver la santé financière du club. Un argument relevant du « fantasme » pour le clan Mbappé.
· Bras de fer à distance
Finalement, les deux camps ont ferraillé de longs mois, Kylian Mbappé ressortant perdant de plusieurs recours devant les principales instances sportives, la LFP et la FFF. Ces dernières se sont toutefois dites inaptes à faire exécuter leurs décisions favorables au joueur.
Kylian Mbappé avait aussi obtenu la saisie conservatoire de 55 millions d’euros sur les comptes du PSG en avril 2025, avant que cette décision ne soit ensuite annulée un mois plus tard par le tribunal judiciaire de Paris. C’est cette affaire qui se prolonge désormais devant le Conseil des prud’hommes.
L’audience de ce 17 novembre, devant la section activités diverses du tribunal, réunira donc les deux parties. « Il y a juste un salarié face à un mauvais payeur », avait précédemment plaidé l’avocate du joueur. « Kylian Mbappé assume de faire respecter ses droits, pour lui mais aussi pour tous les autres joueurs » lésés par leurs clubs. Le dossier sera jugé sans passer par une procédure de conciliation, compte tenu des griefs en jeu.
· Une plainte en suspens
Dans cet épineux dossier, il faut aussi rappeler la plainte déposée par le capitaine de l’équipe de France le 16 mai pour harcèlement moral et tentative d’extorsion de signature et visant, en creux, la pratique du « loft ». Ce pour quoi le parquet de Paris avait ouvert le 24 juin une information judiciaire contre X, pour harcèlement moral.
Depuis, Kylian Mbappé a décidé de retirer sa plainte visant son ancien club. En dépit de ce retrait, l’instruction a été ouverte et confiée à deux juges. À ce jour, « l’information judiciaire se poursuit » toujours, comme l’a confirmé le parquet de Paris au HuffPost.


