Paris-2024 est partout, mais au fait, à quoi ressemblaient les JO en 1924 ?
JEUX OLYMPIQUES – 10 500 athlètes, 329 épreuves, 206 nations représentées, 28 disciplines… Les chiffres des Jeux olympiques de Paris cet été n’ont pas grand-chose à voir avec ceux de 1924 dans la capitale. Il y a un siècle, pour les Jeux de la VIIIe olympiade, comme ils étaient officiellement nommés, il fallait en gros diviser chacun de ces chiffres par trois : 3 089 athlètes (dont seulement 135 femmes, contre une parité presque parfaite 100 ans plus tard), 126 épreuves, 44 nations et 23 disciplines.
À l’époque, en plein cœur du mois de juillet, l’événement durait un peu plus longtemps (une semaine supplémentaire), et certaines compétitions avaient même débuté… deux mois avant l’ouverture officielle. Couverts par un millier de journalistes, ces deuxièmes Jeux d’après Première Guerre mondiale marquent alors l’acceptation des JO comme un événement international majeur, symbole de concorde doté d’une grande attractivité.
Ils voient l’apparition de plusieurs symboles forts de l’olympisme : la devise olympique (« Plus vite, plus haut, plus fort »), le rituel du lever des trois drapeaux lors de la cérémonie de clôture (ceux du CIO, de la nation hôte et de la prochaine nation hôte) ; ou encore la création du village olympique des athlètes.
Au tableau des médailles, les États-Unis dominent très largement les débats avec 99 récompenses, dont 45 en or. La star américaine de l’époque se nomme Johnny Weissmuller, lui qui fut le premier nageur à avaler un 100 m en moins d’une minute. Celui aussi qui deviendra le célèbre acteur de Tarzan dans 12 films remporte alors trois titres dans la piscine des Tourelles. Rénovée et renommée en hommage au nageur français Georges Vallerey, celle-ci servira de lieu d’entraînement pendant les JO-2024.
Paavo Nurmi, l’inégalé « Finlandais volant »
Au deuxième des nations les plus médaillées, on trouve un invité qui paraîtrait incongru en 2024 : la Finlande, qui affiche 37 récompenses, dont 14 en or. Dans les rangs finlandais, un certain Paavo Nurmi, autre star de ces Jeux, qui décroche cinq titres en athlétisme (personne n’a fait mieux depuis dans ce sport). Et de quelle manière. Le 10 juillet, il survole d’abord le 1 500 m, avant de s’adjuger le 5 000 m… 55 minutes plus tard.
Le surlendemain, il dispute le cross-country par 45 degrés à l’ombre. Sur les 38 partants, 23 abandonnent mais Nurmi, le « Finlandais volant », sort vainqueur. Sur le plan météo, un parallèle est d’ailleurs possible avec les Jeux de 2024 : il y a cent ans, on s’inquiétait déjà des conséquences d’une telle canicule sur le corps des marathoniens.
La France termine pour sa part troisième nation, avec 38 médailles, dont 13 en or. Un rang dont se réjouiraient allègrement les Bleus cent ans plus tard, eux qui espèrent s’immiscer dans le top 5 mondial. Parmi les pionniers, les poloïstes deviennent la première sélection française d’un sport collectif à décrocher un titre olympique. Et cela à une époque où seulement 4 % des Français savent nager, dans un pays où l’on ne compte que 27 piscines municipales.
Si l’organisation des Jeux parisiens de 2024 déborde allègrement hors des murs de la capitale, avec des épreuves un peu partout en banlieue et même jusqu’à Marseille et la Polynésie par exemple, les sites olympiques de l’époque étaient encore moins présents dans Paris que cette année comme on peut le voir sur la carte ci-dessous. Le stade Yves-du-Manoir de Colombes, dans les Hauts-de-Seine, fut par exemple l’épicentre de ces JO, hébergeant pas moins d’une dizaine de sports dont l’athlétisme, la gymnastique ou le tennis. Raison pour laquelle il s’est fait une beauté en 2024, en guise de clin d’œil à l’Histoire.
Le stade Yves-du-Manoir, théâtre d’un duel légendaire
En 1924, il fut notamment le théâtre du duel légendaire entre les sprinters britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell, qui a inspiré le film aux quatre Oscars Les Chariots de feu (1981) sur la musique de Vangelis.
Et le stade a donc depuis fait peau neuve et deviendra cet été l’unique site parisien à accueillir de nouveau des épreuves des JO (en l’occurrence le hockey sur gazon), 100 ans plus tard.
Une autre passerelle entre les deux éditions, plus subtile, pourra être observée sur la surface revêtant le sol du Stade de France. Celle-ci sera composée de deux tons différents, l’un clair pour les zones de compétition et l’autre foncé pour les zones de service, complétés par un gris pour rappeler la piste d’athlétisme en cendrée des JO de 1924.
Se souvenir de ces Jeux d’il y a un siècle est aussi l’occasion de s’attarder sur des sites de la capitale aujourd’hui disparus. Le Vélodrome d’Hiver (XVe arrondissement), tristement célèbre pour la rafle de juillet 1942 au cours de laquelle plus de 13 000 Juifs furent arrêtés par la police française et déportés, a été intégralement démoli en 1959. Le stade Bergeyre, près des Buttes-Chaumont (XIXe), où se tinrent des matchs olympiques de football, a aussi été détruit.
Enfin, l’édition 1924 accueillait des sports qui ne sont plus aujourd’hui au programme, comme le rugby à XV ou le polo. C’était aussi le temps des sports de démonstration, avec au menu de la savate et de la canne de combat. Un siècle plus tard, c’est le breakdance qui fera son apparition au programme officiel des Jeux olympiques.
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