Pourquoi l’armée compte autant de médaillés aux Jeux olympiques
JEUX OLYMPIQUES – Sergent Jeanjean. À l’image du rider BMX médaillé de bronze le 31 juillet en freestyle, de nombreux athlètes tricolores sont issus de l’armée. Ils sont précisément 78 (sur les 571 Français en compétition) qualifiés pour ces JO 2024, selon les chiffres du ministère des Armées. Parmi eux, neuf ont déjà été médaillés.
La judokate Shirine Boukli (second maître dans la Marine), le judoka Luka Mkheidze (soldat de 1ère classe), Manon Apithy-Brunet (Maréchal des logis dans la Gendarmerie), le kayakiste Nicolas Gestin (aviateur dans l’Armée de l’air), l’archer Thomas Chirault (sergent dans l’Armée de Terre), le judoka Joan-Benjamin Gaba (matelot dans la Marine), sa consœur Clarisse Agbégnénou (adjudant), le triathlète Léo Bergère et le rider Anthony Jeanjean, tous les deux sergents dans l’Armée de Terre. Le tout, pour près d’un tiers des médailles françaises.
Si cette double casquette peut surprendre, il ne s’agit pas du tout d’une nouveauté. Depuis plusieurs années, le ministère des Armées soutient les sportifs de haut niveau qui évoluent dans des sports fragiles financièrement. Ce qui permet aux athlètes d’avoir une situation stable et de se focaliser sur leurs performances, tout en leur offrant la possibilité d’un débouché professionnel en fin de carrière sportive.
« Armée des Champions »
Courante (particulièrement avec les sports d’hiver avec le sous-lieutenant Martin Fourcade comme figure de proue), la pratique a néanmoins explosé à l’occasion de ces Jeux olympiques organisés sur le sol national, les effectifs ayant plus que doublé depuis 2018.
Dans un communiqué diffusé le 31 juillet, le ministère des Armées rappelait la philosophie de cette « armée des Champions » permettant à ces « sportifs de haut niveau de la défense (SHND) » de s’épanouir dans leurs sports respectifs. « Le ministère des Armées offre à chaque athlète une rémunération, une formation professionnelle et un accompagnement en cas de blessure. La perspective de reconversion avec un cadre de valeurs communes avec les forces armées, soit un équilibre essentiel à la haute performance permet à l’athlète de se libérer des contraintes administratives et de se concentrer pleinement sur ses objectifs sportifs », précisait le ministère, rappelant que « depuis les premiers Jeux olympiques de l’ère moderne en 1896, plus de la moitié des médailles françaises ont été remportées par des athlètes militaires ».
Le Centre National des Sports de la Défense (CNSD) a quant à lui été créé en 2006. Pour autant, cela ne signifie pas que les sportifs en question sont tenus de servir sous les drapeaux une fois leur carrière sportive terminée. Loin de là. Seulement une poignée d’entre eux poursuit leur carrière au sein des forces armées, expliquait Le Monde en 2023.
L’équipe « police nationale » elle aussi médaillée
À noter aussi que 25 athlètes tricolores sont issus des rangs de la police nationale (en activité ou réservistes). Ceux-ci appartiennent à l’équipe police nationale et « bénéficient d’une convention mise en place avec l’agence nationale du sport », explique le ministère de l’Intérieur.
« C’est un engagement atypique qui positionne la relation entre la police nationale et les athlètes dans une démarche d’écoute, de réciprocité et de confiance. En échange du soutien financier, des formations et des perspectives sur l’après-carrière sportive, les membres de l’équipe police nationale ont dans leur feuille de route de représenter l’institution sur le terrain du sport », explique encore l’Intérieur. Parmi ces sportifs policiers, plusieurs ont obtenu des médailles, comme Maxime Pianfetti et Sébastien Patrice en escrime ou Camille Jedrzejewski, médaillée d’argent à l’épreuve du tir à 25 mètres.
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