Pourquoi le Tour de France bannit sono et klaxons pendant l’étape du jour

CYCLISME – La caravane va devoir activer son mode silence. Le Tour de France, ses suiveurs et les milliers de spectateurs attendus ce vendredi 19 juillet au passage du col de la Bonette (Alpes-Maritimes) sont invités à baisser le volume pour éviter de perturber les oisillons du parc naturel du Mercantour.

Le mois de juillet est crucial pour les petits aigles royaux, vautours fauves et surtout gypaètes barbus, dont cinq couples ont été réintroduits dans le parc depuis 1993. À cette période, ils apprennent à voler et risquent gros s’ils viennent à être gênés. Or, le Tour de France doit parcourir 22 km dans le cœur du parc du Mercantour, où les restrictions sont les plus importantes pour protéger ces rapaces et l’ensemble d’une faune et d’une flore à la fois riches et fragiles.

Pour limiter l’intrusion, un seul hélicoptère pourra survoler la course dans cette zone, en évitant au maximum le survol à basse altitude et à proximité des nids signalés par la direction du parc naturel. La caravane publicitaire devra couper sa sono et s’abstenir de toute distribution d’objets. Les suiveurs ont consigne de ne pas klaxonner et les spectateurs devront ranger mégaphones, cornes de brumes, drones et même les pots de peinture utilisés pour décorer les routes.

Les consignes des organisateurs du Tour de France

« Soyez discrets », ont lancé les organisateurs du Tour et la direction du parc national dans un communiqué commun, invitant aussi chacun à ne pas laisser de détritus, à éviter les troupeaux et leurs chiens de protection et à respecter les zones sensibles délimitées pour protéger la flore. « Ici tout est rare et la vie est très complexe. Certaines fleurs ne poussent qu’ici et un piétinement, une cueillette peut mettre en péril cette espèce », a insisté le parc du Mercantour.

Il s’agit des deux derniers kilomètres de l’ascension vers le col puis la cime de la Bonette, le point culminant de l’édition 2024 de la Grande Boucle à 2.802 mètres d’altitude, et d’une vingtaine de kilomètres de descente.

Le Tour traverse plusieurs parcs naturels chaque année, mais le plus souvent dans les « zones d’adhésion », aux restrictions moins importantes que les cœurs de parcs. Cette année, la caravane a déjà baissé le son sur deux tronçons de deux kilomètres chacun dans le cœur du parc de Forets, avant l’arrivée à Colombey-les-deux-Eglises le 6 juillet. Elle a aussi traversé les zones d’adhésion des parcs nationaux des Écrins et des Pyrénées.

« On prend contact avec les parcs peu après l’annonce du parcours, au mois de novembre. Il y en a qu’on connaît bien, mais le Mercantour, cela faisait longtemps qu’on n’était pas venu », explique Karine Bozzacchi, responsable RSE (responsabilité sociale des entreprises) du Tour de France. Les réunions se poursuivent jusqu’à tard dans la préparation, en particulier parce que le lieu que les oiseaux choisissent pour faire leur nid change d’une année sur l’autre et qu’il n’est connu que tardivement.

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