Qui peut empêcher Ousmane Dembélé de remporter le Ballon d’Or ?
FOOTBALL – Dès le coup de sifflet final de la finale de la Ligue des champions, la campagne pour Ousmane Dembélé s’est « officiellement » lancée du côté du Paris Saint-Germain. « Je crois sincèrement qu’il mérite le Ballon d’Or, sans aucun doute », a affirmé son entraîneur Luis Enrique, vantant son travail défensif. « Ousmane Ballon d’Or », a quant à lui harangué son capitaine Marquinhos durant la parade à Paris dimanche. Après la victoire écrasante du PSG face à l’Inter Milan (5-0), l’attaquant français a-t-il fait le nécessaire pour remporter la plus convoitée des distinctions individuelles ?
Sur un plan personnel, la saison du Parisien de 28 ans a été époustouflante, avec 33 buts et 13 passes décisives en 49 matches, accompagnée du titre de meilleur joueur de la Ligue des champions. Et collectivement, le PSG a tout gagné, avec un quadruplé inédit en France : championnat-Coupe de France-Ligue des champions-Trophée des Champions.
Si Ousmane Dembélé, largement favori des bookmakers, est très bien parti pour devenir le sixième joueur français à remporter le Ballon d’Or lors de la cérémonie qui se déroulera le 22 septembre au théâtre du Châtelet à Paris, certains concurrents restent en embuscade. Et notamment un jeune prodige espagnol de 17 ans, qu’il affrontera ce jeudi 5 juin avec l’équipe de France en demi-finale de la Ligue des nations : Lamine Yamal.
• Lamine Yamal (FC Barcelone), le prodige espagnol
Il est le principal rival d’Ousmane Dembélé. À seulement 17 ans, Lamine Yamal a réalisé une saison éblouissante avec le FC Barcelone, régalant par ses dribbles et ses inspirations géniales. Il a aussi mené son équipe à un doublé championnat-Coupe du Roi que le club n’avait plus réalisé depuis 2018.
En ce sens, le match Espagne-France de ce jeudi peut prendre des airs de face-à-face décisif entre Dembélé et Yamal. Le joueur espagnol a d’ailleurs plaisanté là-dessus en conférence de presse, expliquant que ce trophée devait récompenser « le meilleur joueur de l’année ». « Mais si les gens veulent jouer jeudi, alors on le joue jeudi », a-t-il ajouté dans un sourire. Mais ne nous leurrons pas : il n’y a quasiment aucune chance que le résultat dans cette compétition assez anecdotique fasse basculer l’issue du vote de la centaine de journalistes.
L’extrême précocité de Yamal pourrait peut-être aussi jouer en sa défaveur. Le plus jeune Ballon d’Or à ce jour fut le Brésilien Ronaldo en 1997, alors âgé de 21 ans. Le jury pourrait estimer que d’autres occasions se présenteront pour l’Espagnol au vu de son talent.
• Raphinha (FC Barcelone), la pierre angulaire des Catalans
Lamine Yamal pourrait aussi pâtir des excellentes performances d’un de ses coéquipiers dans l’attaque barcelonaise : le Brésilien Raphinha. Meilleur buteur ex æquo (13 buts) et meilleur passeur (8 passes décisives) de la Ligue des champions, celui qui a très souvent porté le brassard de capitaine du Barca fut un élément clé des trophées remportés par son équipe. Et que dire de ses buts, avec plusieurs réalisations sublimes et décisives.
Mais comme Yamal, l’absence de titre en Ligue des champions devrait lui coûter. Il pourrait également pâtir du rayonnement de son (très) jeune coéquipier espagnol, qui a moins marqué que lui, mais au profil plus spectaculaire.
• Au PSG, d’autres prétendants éclipsés ?
Parfois tancé dans le but parisien, Gianluigi Donnarumma a réalisé une excellente campagne européenne. Mais son poste reste son plus grand frein : un seul gardien de but a remporté le Ballon d’Or, le Russe Lev Yachine, en… 1963. Dans une autre mesure, d’autres joueurs parisiens comme João Neves ou Vitinha devraient subir le même destin, indispensables dans le collectif de Luis Enrique, mais dans des rôles moins rutilants.
Lui a brillé au meilleur des moments : Désiré Doué a ébloui le monde du football avec son doublé face à l’Inter. Mais à 20 ans, il n’a pas eu l’impact constant sur toute la saison comme Ousmane Dembélé. Le latéral droit marocain Achraf Hakimi a parfaitement lancé la finale de samedi et a réalisé une saison très régulière. Il devrait très bien figurer dans le classement de ce Ballon d’Or. Mais de là à remporter le trophée, le chemin paraît ardu.
Un élément pourrait en plus pencher en faveur d’Ousmane Dembélé : le soutien officiel de son club, pour un trophée où l’éparpillement des voix entre plusieurs joueurs d’une même équipe peut coûter cher. Antoine Griezmann et Kylian Mbappé avec les Bleus s’en souviennent après la Coupe du monde 2018, respectivement 3e et 4e cette année-là, tout comme les Madrilènes Vinicius Jr, Jude Bellingham et Dani Carvajal, 2e, 3e et 4e l’an dernier.
• D’autres outsiders plus en retrait
Jusqu’au printemps, Mohamed Salah (Liverpool) aurait pu faire office de grand favori. L’attaquant égyptien a éclaboussé le championnat anglais de son talent, avec 29 buts et 18 passes décisives, et un titre remporté très largement par son club. Mais ses espoirs se sont sûrement envolés le 11 mars, avec l’élimination de Liverpool en huitièmes de finale de Ligue des champions contre le PSG.
Avant la finale de samedi, Lautaro Martinez (Inter Milan) faisait également partie des sérieux prétendants. S’il avait emmené le club italien jusqu’au titre, nul doute que l’attaquant argentin aurait fait partie des grands favoris. Mais sa performance catastrophique samedi soir – à l’image de son équipe – devrait grandement le pénaliser. Individuellement, le champion du monde 2022 a également réalisé sa moins bonne saison dans le championnat italien (12 buts), certes compensée par ses performances européennes (9 buts).
Enfin, impossible de finir cette liste sans parler de Kylian Mbappé. Soulier d’Or – le titre récompensant le meilleur buteur des championnats européens (31 pour lui en Liga) – malgré un début plus difficile que prévu au Real Madrid, l’attaquant français a été élu meilleur joueur de la saison par son club. Mais ce Real a très peu brillé collectivement, ne remportant aucun titre.