Transport

À Paris, les taxis volants resteront finalement cloués au sol d’ici la fin des JO

JO DE PARIS 2024 – Si le doute planait, les taxis, eux, ne le feront pas. Censés contribuer aux Jeux olympiques « modernes » vantés par les organisateurs, les taxis volants, un projet mené conjointement par leur constructeur allemand Volocopter et par Aéroports de Paris, ne voleront finalement pas d’ici la fin des JO.

C’est ce qu’ont annoncé les promoteurs du projet ce jeudi 8 août à l’Agence France presse. Et ce alors qu’ils avaient obtenu de l’Agence européenne de la sécurité aérienne et de la Direction générale de l’aviation civile le droit de mener des vols d’essai d’ici la fin de la quinzaine olympique. Mais pas de vol commercial.

Des expérimentations près de Paris ces prochains jours

Au cœur d’une brouille depuis des mois entre le gouvernement (qui y voit un moyen de faire rayonner l’innovation à la française) et la mairie de Paris, qui dénonce une « aberration écologique » et un projet « absurde », les taxis volants sont passés par tout un circuit judiciaire pour être autorisés à temps à décoller pour l’événement planétaire.

Pour justifier leur revirement, ADP et Volocopter déplorent n’avoir pas obtenu les certifications nécessaires à l’organisation de vols durant les JO. La certification du Volocity, l’engin conçu et fabriqué par Volocopter, a subi un « décalage de quelques semaines » lié à ses moteurs, a expliqué Edward Arkwright, le directeur général exécutif du Groupe ADP. Le PDG de Volocopter, Dirk Hoke, a complété en attribuant ce nouveau retard à « un sous-traitant américain qui n’était pas capable de fournir ce qu’il avait promis » : les moteurs en question ont dû être envoyés outre-Atlantique pour contrôle et ne seront pas revenus à temps pour un vol en plein Paris durant les Jeux.

À la place, les deux entreprises prévoient d’organiser des démonstrations, avec un prototype mais sans passager, jeudi et dimanche à l’aérodrome de Saint-Cyr-l’École, dans les Yvelines. Un site qui se trouve à quelques centaines de mètres du parc du Château de Versailles, lieu des épreuves équestres.

Des doutes sur la viabilité du projet

Envisagés par leurs promoteurs comme un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, du fait notamment de leur mode de décollage à la verticale, ce qui leur permet de se contenter de plateformes de taille restreinte, les taxis volants ont été largement critiqués depuis l’annonce du projet, en 2020.

Face à ces attaques, le ministère des Transports et ADP ont préféré insister ces derniers mois sur l’utilité de ces engins pour effectuer des évacuations sanitaires ou des transports d’organes, plutôt que de parler de « taxis volants » associés à un mode de déplacement pour les plus riches. Si l’aéronef actuel ne comporte que deux places (dont celle du pilote), ses défenseurs évoquent ainsi de futures versions plus grandes, et continuent de vanter un appareil alimenté par une batterie électrique et bien plus silencieux qu’un hélicoptère.

Reste de véritables inquiétudes quand à la viabilité du projet et même de ses initiateurs, comme le rappelle l’AFP. Car dans sa course contre la montre pour être présent aux Jeux, Volocopter a dû composer avec des doutes, concédé Dirk Hoke. « Ce n’était pas facile, mais on a réussi à stabiliser la société avec les actionnaires existants », a-t-il expliqué, disant espérer « sécuriser des investissements » d’ici à l’introduction en Bourse, prévue « autour de 2027 ».

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