À peine nommé, le ministre des Transports met le frein sur le périphérique à 50 km/h
POLITIQUE – Ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Et encore moins sur le périph’. Tout juste nommé, le nouveau ministre des Transports, le Républicain François Durovray, a émis des réserves sur le nouveau projet phare de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo pour le périphérique parisien.
Celui qui préside encore le département de l’Essonne juge dans un entretien au Parisien publié ce lundi 23 septembre que « l’infrastructure » en question « concerne toute l’Île-de-France et bien au-delà » et que l’abaissement de la vitesse à 50 km/h n’est pas forcément pertinent. Ni du seul ressort de l’édile parisienne.
« La préoccupation de réduction du bruit et de la pollution est tout à fait légitime. Mais je ne suis pas convaincu. Les études montrent que ce n’est pas forcément la bonne façon d’y parvenir. En tout état de cause, je pense que ce n’est pas une décision que la maire de Paris peut prendre seule », explique-t-il, en critiquant au passage le souhait d’Anne Hidalgo de réserver une voie au covoiturage. Pour lui, « l’offre n’est pas tout à fait mature sur le périphérique. »
La région Île-de-France est très remontée
Le projet de la maire de Paris est de toute façon loin de faire l’unanimité. Avant François Durovray, la région Île-de-France a officiellement demandé à l’édile de « renoncer » à sa décision « unilatérale, antisociale et inefficace », dans une motion adoptée mi-septembre.
La région présidée par Valérie Pécresse (LR), qui souhaite « se voir transférer la compétence de gestion » du périphérique, souligne qu’il est « emprunté quotidiennement par plus d’un million de véhicules, avec 40 % de trajets effectués de banlieue à banlieue et 80 % d’usagers non-parisiens. » La collectivité propose, plutôt que l’abaissement de la vitesse, « d’enrobés phoniques neufs » qu’elle juge plus efficaces pour réduire les nuisances sonores, et qu’elle est prête à financer pour moitié.
Selon le plan d’Anne Hidalgo, la vitesse maximale sur l’autoroute urbaine de 35 km qui ceint la capitale, actuellement fixée à 70 km/h, passerait à 50 au 1er octobre. Affirmant être la seule décisionnaire, l’édile socialiste n’a pas attendu l’avis de l’État, qui affirme de son côté avoir son mot à dire.
Son premier adjoint Patrick Bloche affirme de nouveau ce lundi, en réponse à François Durovray, que « la loi de 2017, comme un arrêt du Conseil d’État de 2015, conforte la compétence donnée à la maire de Paris en matière de police de circulation et de stationnement sur les voies du territoire municipal ».
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