Transport

Après la fermeture de lignes, la ministre soutient et tacle Ryanair tout à la fois

TOURISME – Tout en se disant contre « toute augmentation » de la taxe aérienne, la ministre du Tourisme Nathalie Delattre a dénoncé la décision de la compagnie britannique Ryanair de réduire le nombre de vols en France en 2025, l’accusant d’opportunisme.

« La ministre est contre toute augmentation de cette taxe mais pas pour sa suppression », a fait savoir son ministère à l’AFP en fin de matinée, alors que Nathalie Delattre avait déclaré plus tôt sur TF1 : « Je suis aux côtés du ministre (des Transports) Philippe Tabarot pour défendre cette option de supprimer cette taxe ». « Il n’en reste pas moins que Ryanair a un plan de suppression depuis un moment et profite parfois de ce type d’effet pour réduire la voilure », a-t-elle ajouté sur la chaîne.

La taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) en vigueur en France est passée à 7,40 euros contre 2,63 euros auparavant pour les vols intérieurs ou vers l’Europe. Le gouvernement l’a alourdie pour l’année budgétaire 2025, escomptant 800 millions d’euros de recettes supplémentaires.

« Il y a un problème »

La compagnie irlandaise Ryanair a annoncé mercredi 30 juillet, en riposte à l’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion, « l’arrêt de ses activités » pour l’hiver 2025 sur les aéroports de Strasbourg, de Bergerac et de Brive, d’où elle desservait l’Écosse ou le Portugal. La compagnie avait déjà quitté Vatry au printemps.

« Il y a un problème avec cette taxe », a déclaré Nathalie Delattre, reconnaissant que « sur le low cost cela peut se comprendre encore plus : quand vous faites un aller-retour, 15 euros, sur un low cost, ça peut faire une différence ». « Cette taxe est de nature à ralentir le trafic aérien », a-t-elle dit.

En mars, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot s’était dit à titre personnel « réservé » à l’idée d’inscrire cette hausse dans la durée. Il souhaite « une pause » dans la taxation du secteur aérien, au moment où le gouvernement prépare ses arbitrages pour le budget 2026.