Transport

Feu vert pour la nomination de Jean Castex à la tête de la SNCF

TRANSPORTS – Un patron de renom pour la SNCF. L’actuel patron de la RATP Jean Castex a vu sa nomination confirmée par l’Assemblée nationale et le Sénat, ce mercredi 22 octobre. L’ancien Premier ministre, qui s’est décrit comme un véritable amoureux des trains lors de son grand oral devant les députés ce mercredi, a obtenu 60 voix favorables à son arrivée comme PDG de l’entreprise public, et 7 contre.

Choisi fin septembre par Emmanuel Macron pour succéder à Jean-Pierre Farandou ensuite nommé au gouvernement, Jean Castex a souligné devant les sénateurs et députés le besoin massif d’investissement pour maintenir et développer le réseau ferré français vieillissant, bousculé par l’arrivée de la concurrence sur les rails et les conséquences du réchauffement climatique.

« Les défis sont nombreux : il y a le fameux mur d’investissement, la montagne de l’ouverture à la concurrence et le choc de la transition écologique », a-t-il résumé, évoquant aussi le « choc capacitaire ». « Aujourd’hui on ne peut pas prendre tout le monde dans les trains car on manque d’offre », a-t-il expliqué.

Sans détailler sa feuille de route, M. Castex a décliné quelques slogans : « Plus de trains, et mieux de trains », « attirer plus de gens dans les trains », « gagner la bataille des infrastructures pour moderniser le réseau ». Il a notamment promis de poursuivre la relance du train de nuit, de développer le TGV mais également la desserte des petites lignes.

Besoin d’investissement

Jean Castex a salué les déclarations du Premier ministre Sébastien Lecornu qui a maintenu à l’agenda du gouvernement, lors de sa déclaration de politique générale, le projet de loi-cadre « avec une affectation de ressources au secteur ferroviaire ».

Avec le besoin d’investissement pour améliorer le réseau et la signalisation, l’État devra mettre la main à la poche en attendant l’arrivée, après 2032, d’une contribution du secteur autoroutier. Mais « ce ne sont pas des dépenses à fonds perdus », a promis le futur PDG de la SNCF, car « si on ne fait rien », les perturbations « vont s’accroître » et le réseau « va se dégrader ».

« Pour la régénération du réseau, (…) on passe d’un flux de 3 milliards d’euros par an à quatre et demi. L’entreprise publique, je vous le confirme ce matin, y apportera sa part », a-t-il déclaré.

Pour résoudre l’équation financière serrée, il compte sur sa méthode basée sur « le dialogue, l’écoute », avec « la communauté cheminote, les territoires », le gouvernement et les usagers, dont il compte « augmenter le rôle ».

Trains de nuit à la peine

Comme devant le Sénat la semaine dernière, M. Castex a répété son intérêt pour les trains de nuit dont il veut « améliorer au maximum la gestion et l’attractivité » malgré les problèmes qu’ils rencontrent, et a souligné qu’il allait « se battre pour le fret ».

« Je ne sais pas si c’est faisable, mais j’ai lu qu’on pourrait expérimenter de faire circuler sur la LGV la nuit des trains de nuit, parce que les lignes traditionnelles sont impactées par les travaux » durant la nuit, a-t-il dit.

Outre la fermeture annoncée du Paris-Berlin de nuit qui sera un de ses « premiers sujets », il a aussi indiqué qu’un de ses premiers déplacements serait probablement consacré à la ligne sinistrée Paris-Clermont-Ferrand, qui cumule aléas, annulations, et retards, par manque d’investissement chronique depuis des années.