Transport

La grève paralysant les ports et aéroports corses prend fin après un accord

CORSE – Fumée blanche en Corse. Les ports et aéroports de l’île, bloqués depuis la fin d’après-midi jeudi par un mouvement social, vont de nouveau fonctionner.

« Le président (autonomiste du conseil exécutif de l’île, Gilles) Simeoni a trouvé un accord avec la ministre, nous levons tous les blocages », a déclaré aux médias Laurent Filippi, du syndicat des travailleurs corse (STC), à la sortie d’une réunion entre les préfets de Corse et de Haute-Corse et l’intersyndicale STC-CGT-CFECGC, ce vendredi 4 octobre dans l’après-midi. Les deux préfectures ont confirmé à l’AFP la levée de la grève.

Après le cri de colère de Gilles Simeoni, le président autonomiste du Conseil exécutif de Corse jeudi, les agents de la chambre de commerce de l’île avaient lancé une grève spontanée.

Ce vendredi matin, seulement cinq vols avaient été maintenus au départ de l’île de beauté : trois vols au départ de Bastia et à destination de Marseille, Nice et Paris, et deux vols au départ de Calvi, qui ont décollé tôt dans la matinée. Ces vols sont été pris par les patients corses qui devaient aller se faire soigner sur le continent.

Selon une source aéroportuaire, les aéroports corses n’avaient pas connu un tel blocage depuis 19 ans. Quelque 130 personnes avaient été hébergées pour la nuit dans un gymnase bastiais, selon la préfecture de Haute-Corse, qui avait activé un numéro d’information (08 06 00 01 49). Du côté des ports, à Bastia comme à Ajaccio, plusieurs bateaux en mer étaient en attente de pouvoir accoster.

Une grève déclenchée par un coup de gueule politique

Les salariés de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’île protestaient contre la remise en cause, par l’État, de la création de deux syndicats mixtes ouverts pour gérer les ports et les aéroports de la Corse. Gilles Simeoni s’était indigné jeudi, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la CCI, d’entendre le secrétaire général aux affaires de Corse, Alexandre Patrou, émettre des réticences sur ce projet prévu au 1er janvier 2025.

Le représentant de l’État avait en effet estimé que ce projet ne devait « pas contourner l’appel d’offres », obligatoire pour tout marché public. « C’est une déclaration de guerre » de l’État, s’était alors exclamé Gilles Simeoni, en colère de voir ce projet une énième fois remis en question.

« Il n’y aura pas de groupes internationaux qui géreront les ports et les aéroports de Corse », avait de nouveau martelé le président du Conseil exécutif de Corse. Quelques heures plus tard, les syndicats de la CCI lançaient un mouvement de grève, bloquant instantanément les six ports et quatre aéroports de l’île.

Il n’y a « aucune velléité de la part de l’État » de confier à des groupes privés la gestion des ports et aéroports insulaires, avait pourtant assuré jeudi soir à l’AFP le préfet de Corse. Mais une gestion par SMO, pour laquelle l’État « n’a aucune opposition », devrait avoir lieu en « régie directe », pour éviter « le risque juridique », avait-il précisé.

Ces SMO seront en effet un partenariat entre la Collectivité de Corse et la CCI. Il est donc risqué juridiquement de confier la gestion en délégation à l’un des deux organes directeurs, ce qui pourrait être « interprété comme une volonté de contourner le code de la commande publique », selon le préfet.

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