Transport

La promesse de Jeux olympiques 100 % accessibles à vélo s’annonce (presque) tenue

JO 2024 – Pédaler le long de la Seine, faire un petit coucou à la Tour Eiffel et se garer sans problème au Stade de France. Voilà, en somme, la promesse faite par les organisateurs des Jeux olympiques de Paris 2024, qui assurent que tous les sites olympiques seront accessibles à vélo « par un itinéraire protégé continu ».

Des « olympistes » s’apprêtent ainsi à être déployées dans la capitale et toute l’Île-de-France. Un réseau total de 415 km de voies cyclables, dont 120 km de nouvelles pistes. Le tout doit permettre aux spectateurs des Jeux de se rendre aux épreuves à vélo sans encombres.

Un sacré défi, puisque la capitale s’apprête à recevoir 15 millions de touristes. À un mois et demi de l’événement et à l’occasion de la journée mondiale du vélo ce lundi 3 juin, Le HuffPost fait le point sur ce pari vélo à très grande échelle.

« On sera dans les temps »

Comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous, les olympistes relieront des sites tels que le Parc des princes, le Stade de France, le stade de la Concorde, l’Arena de Bercy ou encore le stade nautique de Vaire-sur-Marne. « Toutes ces pistes seront aménagées avec une signalétique dédiée. Aux abords des sites olympiques, elles sont parées des pictogrammes et des couleurs des Jeux de 2024 », précise la Ville de Paris.

Les 120 km de nouvelles pistes concernent, entre autres, les secteurs de la porte de La Chapelle, de la Défense ou encore du Stade de France. « On sera dans les temps, les chantiers sont tous bien lancés », assure Louis Belenfant, directeur du collectif Vélo Île-de-France, qui porte le projet depuis le départ.

Dans Paris, sur les 50 nouveaux kilomètres de pistes cyclables, 30 sont déjà prêts. « Les olympistes seront bientôt prêtes, elles devraient être toutes terminées le 8 juillet », assure au HuffPost David Belliard, l’adjoint écologiste d’Anne Hidalgo chargé des transports.

Autres travaux : ces pistes cyclables s’accompagnent de parking à vélos, gratuits et surveillés. Au pied du Stade de France, 3 000 places de stationnements sont en train d’être installées, et 1 000 d’entre elles resteront pérennes après l’événement. « C’est inédit de voir des parkings à vélo de cette ampleur, cela donne d’autres perspectives pour de futurs concerts, matchs ou d’autres grands événements », s’enthousiasme Louis Belenfant.

Deux chantiers abandonnés en cours de route

« Ces travaux sont un coup d’accélérateur pour l’usage du vélo dans la région », se réjouit également Corentin Roudaut, de l’association cycliste Paris en Selle. « Les Jeux olympiques ont permis de débloquer l’autorisation plusieurs chantiers de pistes cyclables, notamment dans le 16e arrondissement qui est historiquement plus porté sur la voiture et où se trouvent plusieurs sites olympiques comme le Parc des princes », poursuit-il.

Pour autant, deux pistes cyclables qui faisaient initialement partie du projet ont été abandonnées pour préserver la circulation des voitures : l’avenue Mozart, justement dans le 16e arrondissement de la capitale, et l’avenue du président Wilson, qui longe l’autoroute A1 et mène de la Porte de la Chapelle au Stade de France. La voie de bus de cet axe devait être dédiée aux cyclistes, mais l’État a finalement posé son véto.

Un gain de temps, malgré de potentiels embouteillages

« Si vous voulez éviter de prendre une rame bondée par 45 degrés, le vélo sera votre ami », se projette Louis Belenfant, du collectif Vélo Île-de-France. « Ça va être la meilleure période pour se déplacer à vélo dans Paris », renchérit Corentin Roudaut. « Le centre de Paris et beaucoup de quartiers seront fermés à la circulation automobile, mais les vélos seront autorisés dans les fameuses zones rouges et bleues », fait-il remarquer.

Comme le chantait gaiement Joe Dassin : « À Paris à vélo, on dépasse les autos ». En heures de pointe, une voiture met ainsi 70 minutes en moyenne pour parcourir 10 km en ville, tandis que le vélo n’en met que 35, rappelle le ministère des Transports.

Pour autant, quelques embouteillages s’annoncent inévitables même sur les pistes cyclables, car il est impossible de doubler sur la plupart d’entre elles. « Dans l’idéal, pour accueillir autant de monde, il faudrait des pistes similaires à celle historique de la rue de Rivoli, qui fait 4 mètres de large », estime Stein Van Oosteren, expert du vélo à Paris.

Et s’il fallait d’autres motivations que la rapidité de trajet, « faire du vélo est très bénéfique pour la planète mais aussi pour la santé », rappelle Kevin Jean, chercheur au Cnam et à l’Institut Pasteur. « C’est un geste simple mais cela réduit les risques de cancer, d’alzheimer, de diabète, de dépression », explique-t-il. Les Parisiens ont donc tout intérêt à ancrer cette habitude dans leur quotidien, une fois les Jeux terminés et les pistes laissées « en héritage ».

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