Transport

Le Pass Rail à 49 euros, ça ne sera pas pour cet été, confirme le gouvernement

POLITIQUE – Train retardé. Le Pass Rail, dispositif visant à encourager le recours au ferroviaire à prix attractif, ne sera pas « opérationnel » en 2024 et encore moins pour cet été comme annoncé initialement, a confirmé ce mercredi 3 avril le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete. Il pointe la responsabilité de plusieurs régions assurant que le gouvernement continue à soutenir le projet – pourtant revu à la baisse.

« À moins d’un changement de pied des présidents de régions aujourd’hui même, nous ne pouvons pas être opérationnels en 2024 », a déclaré Patrice Vergriete. Pas possible donc d’y compter pour cet été, au vu des délais d’organisation nécessaires pour la billetterie, notamment, ajoute-t-il.

Conçu sur le modèle allemand, le Pass Rail consistait initialement en un billet de train unique mensuel d’une valeur de 49 euros permettant de voyager dans toutes les régions (hors Île-de-France) sur les trains Intercités et TER. Soutenu par Emmanuel Macron, les bases du projet ont été posées par Clément Beaune, ministre des Transports sous les gouvernements Borne. Mais après le remaniement en janvier, son successeur Patrice Vergriete a annoncé un dispositif revu à la baisse : limité aux jeunes de moins de 27 ans et simplement en « expérimentation cet été » au début.

Vergriete dénonce trois présidents de région

In fine, c’est l’ensemble du projet qui est remis à plus tard. « Le gouvernement reste ouvert et nous continuerons à faire ces propositions pour 2025 », assure Patrice Vergriete. « On voit bien que cela permet d’accompagner la jeunesse dans cette mobilité donc nous n’avons pas envie de lâcher le morceau », ajoute-t-il, alors que Clément Beaune s’inquiétait d’un éventuel renoncement.

Soutenus par certains présidents de région, notamment ceux venus de la gauche, le Pass Rail est rejeté par d’autres. Le gouvernement est engagé dans un bras de fer avec trois dirigeants de droite : Xavier Bertrand (Hauts-de-France), Hervé Morin (Normandie) et Laurent Wauquiez (Auvergne-Rhône-Alpes).

Ces derniers évoquent notamment des raisons budgétaires. Un argument qu’a fustigé le ministre des Transports ce mercredi. « On regrette aujourd’hui l’attitude » des opposants, a-t-il fait savoir, la jugeant « sans explication ». « Il n’y a pas de problèmes financiers. 80 % (du dispositif) pris en charge par l’État, c’était exactement ce que demandaient les régions », assure-t-il.

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