Transport

Verbalisée en allant à sa chimio, elle va être remboursée mais demande plus à la SNCF

SNCF – Excès de zèle. Le vendredi 20 juin au matin, Ludivine avait prévu de prendre le TER de 7h55 entre Compiègne et Paris pour se rentre à l’institut Marie Curie (5e arrondissement), où elle est traitée pour un cancer. Un trajet pour sa séance de chimiothérapie qui s’est avéré encore plus stressant que prévu.

Et pour cause : le contrôleur lui a infligé une amende de 50 euros, alors même qu’elle était en possession d’un titre de transport dans le train précédent. Une situation « inhumaine », qu’elle a dénoncée sur ses réseaux sociaux personnels et qui est en passe d’être réglée, comme elle l’a confirmée ce lundi après-midi au HuffPost.

Un billet qui ne suffit pas

Depuis samedi, Ludivine est revenue en détail sur cette journée dans Le Courrier Picard puis Le Parisien. « Je prévois de prendre le train de 7h55, mais en arrivant à la gare, je vois qu’il a 15 minutes de retard. Je comprends que le train encore à quai est le précédent qui a lui aussi du retard », a-t-elle expliqué à nos confrères. Pour être sûre de ne pas rater son rendez-vous médical, elle monte dans le train à quai au moment où le signal retentit. « Ce qui m’importe à ce moment-là, c’est d’arriver à l’heure à l’hôpital et je crains que les retards augmentent. »

Une fois dans le train, elle raconte avoir cherché un contrôleur « dans les wagons alentour », en vain, puis avoir acheté un titre de transport sur son téléphone, via l’application SNCF. Titulaire d’une carte TER Hauts-de-France, elle règle 8,50 € en ligne. Mais au moment où passe le contrôleur, très mauvaise surprise : celui-ci lui indique qu’il est « interdit de prendre son billet dans le train », et lui dresse une contravention de 50 euros. Ludivine a beau lui expliquer sa situation, d’après elle, l’employé de la SNCF « reste impassible », et « se moque visiblement de moi et de ma vulnérabilité. »

Une situation « épuisante » pour être remboursée

Après avoir pris la parole sur Facebook et dans les journaux, la mère de famille a reçu beaucoup de soutien. Au point qu’interpellé sur X, le compte SNCF Voyageurs a réagi ce lundi par un post indiquant avoir été « très sensible » au témoignage de Ludivine, avant d’affirmer être en relation avec la passagère pour « régulariser la situation ».

Mais pour l’usagère, interrogée par Le HuffPost, cela ne change rien au stress généré par la situation ces derniers jours. « On me demande beaucoup de reraconter cette histoire, et je suis un peu stressée par toute la situation », explique Ludivine au téléphone. L’emballement médiatique aidant, elle a été contactée ce matin par le directeur de la communication de la SNCF. « Je lui ai demandé qu’il m’explique les règles, pour bien comprendre ce qu’on doit faire, je lui ai demandé si le contrôleur avait raison. Sa réponse n’était pas très claire, mais il m’a assuré que j’allais être remboursée de mon amende, et m’a présenté ses excuses », détaille-t-elle.

« Ce qui me soulage, c’est à peine d’être remboursée, c’est surtout le soutien que j’ai reçu. OK, il y a l’argent, mais l’état psychologique dans lequel ça m’a mise, ce n’est pas pardonnable. » Ludivine, ce lundi après-midi.

Mais pour Ludivine, ce n’est pas suffisant. Auprès du Parisien en effet, la SNCF avait affirmé « compatir » à sa situation personnelle, tout en restant « intransigeante » : « Tout voyageur doit être porteur d’un billet valable et être en capacité de justifier de sa réduction. Nos chefs de bord ont pour mission d’appliquer un cadre clair et égal pour tous », pouvait-on lire ce matin dans le journal.

Or, pour l’habitante de Compiègne, c’est une blessure supplémentaire. « J’aimerais qu’ils disent publiquement qu’ils ne cautionnent pas le comportement de ce contrôleur, et qu’ils confirment qu’ils vont travailler à être plus justes, plus humains », confie-t-elle.

Car en pleine période de chimio, pour elle, la situation est épuisante. « Ce qui me soulage, c’est à peine d’être remboursée, c’est surtout le soutien que j’ai reçu. Parce que OK, il y a l’argent, mais l’état psychologique dans lequel ça m’a mise, ce n’est pas pardonnable : ça fait quatre jours que je m’occupe de ça. Je n’ai pas beaucoup d’énergie, ça me fatigue ».